État des cultures 6 juin: semis pressés, conditions imparfaites

Le mois de mai, froid et humide, continue de laisser des traces sur les cultures. Avec le froid et les pluies répétées, les semis se font dans des conditions loin d’être idéales. La battance laissée par la pluie complique l’émergence, surtout en sols lourds. Dans plusieurs champs, la levée est inégale et la germination s’étire.

« Les périodes de beau temps ne sont pas assez longues pour entrer dans nos argiles lourdes, mais vu la date, plusieurs champs ont été semés dans des conditions moyennes à mauvaises. » – Olivier Lanoie, Ferme Olivier et Daniel Lanoie, Montérégie-Est 

Malgré tout, certaines surprises sont encourageantes. En Montérégie-Est, nos répondants se disent plutôt satisfaits de la levée du maïs et du soya, compte tenu des conditions.

« La couleur du maïs a changé avec la chaleur. La levée est généralement meilleure que je pensais avec toute la pluie et le froid. » – Maurice Cadotte, Agrocentre Saint-Hyacinthe, Montérégie-Est

La situation est toutefois moins rose ailleurs. Certaines régions rapportent une pression de mouche des semis et la présence de vers fil-de-fer, notamment au Centre-du-Québec, en Mauricie/Lanaudière et dans les Laurentides/Outaouais. La levée inégale force aussi plusieurs à surveiller de près l’état de leurs champs pour évaluer les besoins de resemis.En plus des problèmes de levée, certains producteurs doivent gérer une pression accrue des mauvaises herbes, surtout en semis direct ou en travail minimum du sol.

Du côté du blé d’automne, la culture poursuit sa belle lancée avec une épiaison confirmée dans plusieurs régions. On nous rapporte toutefois la présence d’oïdium sur des variétés sensibles en Estrie, une situation à surveiller de près. Le blé de printemps, quant à lui, semble bien tolérer la fraîcheur, mais la levée est, elle aussi, inégale à cause de la pluie qui a freiné la germination.

 

 
 
 
 
 

Les semis de maïs ont repris cette semaine, mais les conditions demeurent imparfaites. L’émergence varie grandement selon les régions, avec un retard global de 36 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Les travaux avancent aussi dans le soya, mais les retards sont plus marqués dans certaines régions comme le Centre-du-Québec et la Montérégie-Ouest. L’émergence du soya est très variable, elle aussi et se compare à celle de l’an dernier dans des régions comme Laval/Laurentides/Lanaudière, mais traîne derrière dans d’autres, comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Bas-Saint-Laurent.

Les semis de blé sont complétés pour ce printemps. La levée semble en décevoir plusieurs, avec un état jugé adéquat, sans plus, mais tout de même en hausse par rapport à la semaine dernière.

L’épiaison du blé d’automne est maintenant confirmée en Montérégie, au Centre-du-Québec et dans la Capitale-Nationale/Chaudière-Appalaches. L’état est globalement jugé bon à excellent.

On a l’impression de revivre le scénario de la semaine dernière : une fenêtre de beau temps insuffisante, cernée de précipitations qui gardent les sols trop humides pour permettre aux semis de progresser partout. Les conditions de sol demeurent majoritairement jugées humides à très humides, loin d’être idéales.

Les prévisions pour le début de la semaine prochaine annoncent des températures au-dessus des normales, une bonne nouvelle pour relancer la croissance (voir photo, prévisions du 9 au 13 juin). Par contre, les précipitations restent au menu, ce qui pourrait étirer les travaux au champ jusqu’à la limite.

Petit fait amusant (ou pas!) : un record de froid a été battu à Sherbrooke dimanche dernier. Il a fait 9,8 °C, battant le précédent record du plus bas maximum pour un 1er juin, qui était de 10,7 °C en 2015. Pas étonnant que les cultures aient pris leur temps à lever!