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Le Mercosur et l'UE concluent un accord commercial tant attendu

11 décembre 2024, Soybean and Corn Advisor

Après 25 ans de négociations, le Mercosur et l'Union européenne ont annoncé vendredi dernier, le 6 décembre, qu'ils avaient convenu d'un nouvel accord commercial entre les deux blocs. Si tout le monde était fier de faire cette annonce, l'accord commercial n'est valable que lorsque les deux blocs l'auront ratifié et il existe une résistance importante de la part de plusieurs membres de l'UE.

Après 25 ans d'incertitude, qu'est-ce qui a poussé les parties à finalement s'entendre sur un accord ? La réponse est simple : le protectionnisme américain et la voracité des exportations chinoises. Plus de 15 % du total des importations mondiales sont destinées aux États-Unis et une deuxième administration Trump menace de « fermer la porte » en instaurant des droits de douane. Les Chinois augmentent également leurs exportations à un niveau effrayant. L'UE et le Mercosur considèrent tous deux cet accord comme une bouée de sauvetage pour les deux parties.

Parmi les principaux éléments agricoles de l'accord figurent :

 

Bœuf - Le Mercosur est déjà un fournisseur majeur de bœuf avec des exportations annuelles de 100 et 120 000 tonnes. Avec la nouvelle proposition, il y aura un quota supplémentaire de 99 000 tonnes avec des droits de douane réduits.

Volaille - Le Mercosur est le principal fournisseur, le Brésil exportant 300 000 tonnes par an. L'accord établit un quota supplémentaire de 180 000 tonnes.

Sucre - L'accord crée un quota de 180 000 tonnes sans taxe. Le sucre sera dirigé vers les régions déficitaires du sud de l'Europe et menace les exportations de sucre de la France.

Maïs - L'UE importe déjà 25 % de ses besoins, dont 6 à 7 millions de tonnes en provenance du Brésil. L'accord comprend un quota supplémentaire d'un million de tonnes de maïs et des importations illimitées de dérivés du maïs. Cette mesure représente une concurrence directe à la production française de dérivés du maïs. 

Produits supplémentaires - L'accord prévoit de nouveaux quotas pour le porc, l'éthanol, le riz, le miel, le sorgho, le jus d'orange, la cachaça, les fromages, les yaourts, le beurre et les fruits.

 

L'accord élargit le champ d'action de l'agro-industrie du Mercosur sur le marché européen avec une élimination progressive estimée à 4 milliards d'euros de droits de douane au cours des prochaines années. Les fabricants européens bénéficieraient également de la réduction des barrières à l'entrée sur le marché du Mercosur. Pour le secteur agricole, le Brésil est en position d'être le grand gagnant et la France la grande perdante.

L'accord commercial nécessite l'approbation de 15 des 27 membres de l'UE représentant 65 % de la population de l'UE, ainsi qu'une majorité simple au Parlement européen. Les négociateurs sud-américains restent optimistes quant au fait que l'UE finira par donner son approbation et que la France ne parviendra pas à réunir une minorité de blocage.


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