La production de soya brésilien pour 2023/24 est restée inchangée cette semaine à 162,0 millions de tonnes et j'ai un biais neutre pour l'avenir. Les précipitations dans le centre-est et le nord-est du Brésil ont été irrégulières, c'est donc la zone à surveiller. J'estime que la zone concernée représente peut-être 18 à 20 % de la production totale de soya du Brésil.

Ces régions pourraient encore avoir des rendements de soya acceptables si les conditions météorologiques s'améliorent et restent bénéfiques pour le reste de la saison de croissance. L'inquiétude est que les conditions météorologiques pourraient être problématiques cette saison de croissance en raison d'El Niño, qui pourrait entraîner des précipitations inférieures à la normale dans le centre et le nord du Brésil. Jusqu’à présent, l’inquiétude n’est pas suffisamment grande pour que je baisse l’estimation de la production, mais cela pourrait ne pas être le cas dans quelques semaines si le temps ne s’améliore pas.

Les prévisions avancent des averses éparses dans le centre du Brésil avec des températures supérieures à la normale qui maintiendront des pénuries d'humidité et un stress sur les premières pousses dans le Mato Grosso, le Mato Grosso do Sul et Bania. L'extrême sud du Brésil devrait encore recevoir de fortes pluies cette semaine, maintenant ainsi un excès d'humidité. 

Les semis de soya au Brésil ont perdu un peu de leur vigueur la semaine dernière en raison des températures élevées et des précipitations irrégulières. Selon AgRural, les cultures de soya brésilien de 2023/24 étaient semées à 17,3 % à la fin de la semaine dernière, contre 24 % l'année dernière et 17 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une avance de 7% sur la semaine. L’État du Paraná est en tête avec plus de 40 % du soya semé.

Mato Grosso - Les agriculteurs du Mato Grosso ont semé 35 % de leur soya à la fin de la semaine dernière, contre 41 % l'année dernière et 28 % pour la moyenne des 5 dernières années. Cela représente une avance de 20,8% sur la semaine qui est une bonne semaine de semis. Les semis les plus avancés se situent dans la région du centre-nord, où 50 % du soya a été semé. Il s’agit de la principale région productrice de soya de l’État. Dans l’ouest du Mato Grosso, qui est une importante région productrice de coton, 45 % des cultures de soya ont été semées. Certaines cultures de soya du Mato Grosso devront peut-être être ressemées en raison de la faible population végétale causée par les conditions sèches.

Les semis auraient pu être plus avancés dans l'État sans le caractère éradiqué des précipitations, en particulier dans l'est du Mato Grosso. La couverture pluviométrique devrait augmenter avant la fin du mois. L'Institut d'économie agricole du Mato Grosso (Imea) estime que la superficie de soya 2023/24 de l'État augmentera de 0,82% à 12,22 millions d'hectares (30,1 millions d'acres) et que la production diminuera de 3,3% à 43,78 millions de tonnes contre 45 millions l'année dernière en raison de la baisse des rendements. Ci-dessous, l'avancement des semis de soya (ligne rouge) par Imea.

Paraná – Selon Patria Agronegocios, le temps au Paraná a été favorable pour les semis de soya, qui ont dépassé les 40% à la fin de la semaine dernière. Il s’agit de l’un des rythmes de ensemencements les plus rapides de ces dernières années. Le Département de l'économie rurale (Deral) s'attend à ce que les agriculteurs de l'État sèment 5,8 millions d'hectares de soya en 2023/24 (14,3 millions d'acres). 

Si les conditions météorologiques le permettent pendant le reste de la saison de croissance, l'État devrait produire 21,9 millions de tonnes de soya, soit un peu moins que le record de 22 millions de tonnes produites l'année dernière. Les analystes de Deral estiment que la production pourrait atteindre 23 millions de tonnes si les conditions météorologiques continuent d'être favorables.

Les prix actuels du soya dans l'État sont de 123,00 réaux par sac (environ 11,20 $US le boisseau), soit une baisse de 25 % par rapport à l'année dernière à la même période. Heureusement pour les agriculteurs, le coût de production a diminué de 30 % par rapport à l'année dernière, ce qui devrait se traduire par des marges positives pour eux. 

Rio Grande do Sul - Le Rio Grande do Sul est l'une des dernières régions du Brésil à semer du soya, principalement parce qu'une grande partie du soya est semée après le blé. Aucun soya n'a encore été semé et Emater estime que la récolte de blé était terminée à 11 % la semaine dernière avec 9 % en floraison, 38 % au remplissage des grains et à 42 % à maturation. Les agriculteurs craignent que le temps pluvieux récent ait déjà dégradé la qualité du blé.

Les rendements du blé récolté hâtivement sont en baisse de 12 % par rapport aux attentes initiales, à 3 026 kg/ha (45 boisseaux/ac), et ils pourraient encore baisser. Les agriculteurs craignent que leur blé soit de mauvaise qualité en raison du temps pluvieux et qu'il soit rejeté par les meuniers.