Aujourd’hui le 18 mars 2025
Les moyennes, les amalgames, Robin des bois et les mis-de-côté.
Amusons nous avec les chiffres. Oui, oui, LOL, ça peut être le fun! Disons qu’on est un groupe de 4 personnes et qu’on veut comparer l’évolution de nos salaires. Au départ, on fait tous les quatre 100$ chaque; tous égaux, c’est simple. Après une couple d’année on se recompare. Le premier est passé de100$ à 145$, une belle augmentation! Les trois autres sont à 105$, 92$ et 98$. Moins hot, mettons. C’est juste un exemple… Si je prends la bonne vieille moyenne en agrégat je pourrais dire que les salaires ont augmenté de 10% en passant de 400$ à 440$ (145 + 105 + 92 +98). Mais est-ce vraiment le cas? Est-ce que les trois mousquetaires trouvent que leur salaire progressent? J’aurais tendance à te dire que les 3 autres se sentent piégé par le système, se sentent mis de côté. Que l’apparence d’une hausse des salaires ne les concernent pas vraiment, en fait. Et si les décisions politiques étaient continuellement fait en fonction de ces moyennes est-ce possible de penser qu’on ne fait qu’augmenter les écarts de richesses entre les classes sociales? Et si j’étends le concept à d’autres éléments de nos vie financières.
- Est-ce que les salaires ont progressé pas mal toute dans la même proportion ou pas?
- Et les actifs, eux, est-ce possible que la valeurs des actifs n’aient pas tous progressé équitablement?
- Par actif je peux faire référence à l’immobilier, par exemple.
- Ou au terres agricoles, tiens.
- Ou aux indices boursiers. Sur le SP500, la capitalisation boursière des géants des technos est disproportionnée par rapport au reste.
- Si j’enlève les géants, et je regarde de SP493, est-ce que j’ai une autre lecture?
- Que le revenu des ménages augmente, okay, mais parce que les gens sont rendus à boutte et prennent une 2e job ?
Bref si je nettoie les données pour les faire parler différemment, en utilisant un peu moins les moyennes, en baissant un peu le volume du son de ces géants, je serais peut-être capable d’écouter et d’entendre une histoire possiblement différente? C’est ce genre d’affaires qu’on parle quand on veut différencier l’économie réelle, et l’économie financière. En anglais on parle souvent de Wall Street versus Main Street. L’économie réelle c’est le Main Street, c’est l’économie de tous et chacun. L’économie du monde qui nous entoure, le « vrai monde » qui ont une job, un budget, des responsabilités, et navigue un peu à travers tout ça du mieux qu’ils peuvent. Wall Street est un concept un peu plus flou associé à ce fameux 1%. Quand on se compare des fois on se console, mais des fois on se fait du mal. Quand on se compare à cette moyenne (trop élevée) qui est possiblement de moins en moins représentatif… Un peu comme les réseaux sociaux, si je scroll mon feed pendant une demi-heure je vais trouver ma vie dull en mautadit. Les autres sont en vacances, pas moi. Lui a un char neuf, pas moi. Eux essayent le nouveau resto chic, moi j’fini mon restant de pâté chinois. J’ai quand même plein de chose pour me réjouir, mais tu comprends ce que je veux dire. En ce moment, se comparer au réseaux sociaux ou se comparer aux moyennes des statistiques économiques peut donner l’impression de fausser les données. M’enfin. Je pense.
Quand je regarde à travers mes lentilles, que je regarde le monde qui nous entoure, tout en me basant aussi sur les statistiques économiques (inflation, produit intérieur brute, PIB per capita, chômage, ventes au détails, actifs, dettes, taux d’intérêts, déficit des gouvernement, etc…) je commence à réfléchir. J’me pose des questions. Une des questions que je me pose actuellement, et je me la pose depuis un certain temps déjà c’est « est-ce que l’économie réelle va si bien que ça? ». La croissance économique est-elle réelle, ou un peu artificielle, pompé à grand coup de masses monétaire et de dette et de déficit hors de contrôle?
Les États-Unis ont une dette de 36 trillion de dollar, et un PIB d’environ 28 trillion. Depuis 10 ans, pour chaque unité de croissance, c’est deux unités de dette. C’est insoutenable. À 0% de taux d’intérêt, on a l’impression que c’est pas trop grave, mais le réveil peut être brutal. Au Canada aussi, d’ailleurs, mais bon. Si on prend pour hypothèse qu’il faut rebalancer l’économie, qu’il faut commencer à revoir le modèle de dette et de croissance. À bien des égards, l’économie roule depuis une quinzaine d’année sur un modèle qui me fait penser à un junkie. Un junkie de taux d’intérêt cheap, d’argent qui coule à flot, mais qui a avantagé ceux qu’on appelle « les élites ». Si on veut redistribuer le jeu de cartes, cela passe inévitablement par une période de transition et de turbulence, et je pense que c’est cette période que M le Président est en train de proposer. À raison ou à tort, l’avenir le dira. En fait, sa bande politique fait beaucoup plus parti de ceux qui ont fait les frais des dernières années, ceux qui n’ont pas eu 40% d’augmentation de salaires ou d’actif gonflé aux stéroïdes. Ceux qui ont perdu leur emploi pour se faire remplacer par du cheap labor à l’autre bout du monde. Ce sont souvent un des trois mousquetaire que je parlais au début. J’irais pas jusqu’à dire que M Trump est nécessairement le Robin des Bois des temps modernes, mais je pense que sa base politique le voient possiblement comme cela.
Que les indices boursiers baissent de 10% depuis un mois, ça change quoi si tu ne participes pas à cette richesse? Ça change quoi si tu n’es pas capable de t’acheter une maison, ou de vivre convenablement avec les standard généralement reconnus de qualité de vie, ce fameux rêve américain? Oublie ceux de nos parent, forget it, c’est quasi impensable aujourd’hui d’avoir 4 enfants dans une maison unifamiliale avec deux char dans l’entrée sur un seul salaire pendant que ton employeur cotise à ton fond d’pension. Ça, c’est les années 70 et 80, aujourd’hui c’est très différent pour bien du monde.
Dans cet ordre d’idée, ça se pourrait tu qu’en fait, tout ce chaos sur les marchés financiers soit en train de plaire à une base politique qui se sentent lésé par le système depuis des années? Je pense que c’est une théorie qui se défend, je pense que certains y croient, mais possiblement pas éternellement, évidemment. Je pense que bien du monde sont prêt à accepter que « it’s going to get worse until it gets better ». Dans un monde où on est de plus en plus impatient ou la gratification instantanée est devenue normale, je pense que ce sevrage est très inconfortable, mais possiblement nécessaire?
On parle souvent que c’est les marchés financiers qui sera le rempart et le garde-fou des politiques tarifaires, mais parfois j’en suis moins sûr. Moins sûr dans le sens, est-ce que c’est Wall Street qui parle, ou Main Street qui a le micro? Je pense que le sevrage dont l’économie a possiblement besoin est très inconfortable, certes, mais qui fait peut-être bien l’affaire d’une tranche de la population…. Pour le moment… jusqu’à preuve du contraire… ou que les gens changent d’idée.
À suivre, en attendant je vous partage des réflexions comme celle-là.
Bonne fin de journée!
SIMON BRIERE
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