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Statistiques d’abattage aux États-Unis

Les optimistes reprenaient le contrôle du marché du porc la semaine dernière en grande partie grâce à de solides performances du prix cash, de fortes attentes de demande et des craintes supplémentaires concernant les problèmes de maladie

dans le troupeau de porcs de Chine. Toutes les nouvelles sur le marché porcin sont principalement positives en ce moment, ce qui est un peu préoccupant puisque les marchés haussiers plafonnent normalement sur des nouvelles haussières, pas les nouvelles baissières. Est-ce qu’on va avoir d’autres bonnes nouvelles ces prochaines semaines?

Techniquement, les contrats d’avril semblaient toujours très forts après avoir un nouveau sommet la semaine dernière, à 91.70 cents/lb. Aucun contrat d’été n’a encore touché la fameuse piastre, mais l’échéance de juillet n’est pas tellement loin depuis 3 jours. Cependant, le marché a commencé la semaine d’un mauvais pied, chutant par 1.5 cent sur avril et terminant la journée dans le rouge. Le fait d’avoir commencé la journée avec un gap baissier sur avril montre des signes de plafonnement, mais plusieurs facteurs pointes vers le haut. Un peu tôt pour confirmer un revirement, seules les prochains séances pourront le confirmer.

Prix du contrat d’avril – cents/lb

Il faut dire que la valeur de la carcasse découpée démontre bien la force de la demande. À l’exception de 2014, il est très rare de voir le prix du cutout surpasser la barre du 85 cents en hiver, alors que nous sommes pratiquement à 100 cents! La découpe qui explique cette différence est principalement le bacon, à 170 cents/lb, soit le double de l’an dernier à pareille date. Mon hypothèse est que les chaines de restauration sont en train de reconstruire les inventaires surgelés et que cela gonfle la demande à courte terme, mais cette demande additionnelle sera temporaire, le temps de refaire les réserves. Il faut se souvenir que les inventaires surgelés ont chuté en mai 2020 et ont commencé à remonter seulement en janvier 2021, mais affiche toujours un déficit de 21% par rapport la moyenne quinquennale. Cependant, cette situation peut vite changer si on se fie à 2014-15, alors que les stocks surgelés sont passés de 504 millions lbs en décembre 2014 à 686 millions en février 2015, donc un ajout de 182 millions lbs en 2 mois après la pénurie causée par la DEP. Il manquait environ 124 millions livres en janvier 2021 pour être de retour à la moyenne 5 ans, chose qui peut être rééquilibrée en 2 mois si les restaurateurs veulent regarnir leur congélateur en prévision du déconfinement aux États-Unis. Une fois les congélateurs pleins, la demande devrait se revenir à la normale. On saura la situation des stocks surgelés le 22 mars, ce sera un rapport très intéressant pour connaître l’état des inventaires et la vitesse de la reconstruction (ou pas!) des stocks. 

Prix de la carcasse découpée en boite - $US/100lbs

Bien que les préoccupations concernant les problème de la maladie du porc chinois soient élevées, encore plus avec le gouvernement chinois qui a dit la semaine dernière qu’il sévira contre les vaccins de PPA contrefaits, la demande chinoise pour le porc américaine est restées bien en-dessous d’il y a 1 an. En janvier 2021, les américains ont exporté 147 millions lbs comparativement à 205 millions en janvier 2020. De plus, il ne faut pas oublier que le nouvel an chinois était en janvier en 2020 versus en février en 2021, ce qui affecte le nombre de jours d’opérations lorsqu’on compare les 2 années. Pendant ce temps, le prix en Chine reste près de son plus bas niveau depuis 1 an, à 432 $US/100kg.

Prix du porc en Chine - $US/lb

La semaine dernière aux États-Unis, la production continue de progresser à un bon rythme. La production était de 560 millions lbs, un peu plus que la semaine précédente à 557 millions lbs, mais légèrement moindre que l’an dernier à 567.7 millions. Les abattages étaient de 2.58 millions têtes, en baisse de 2% par rapport l’an dernier, alors que le poids demeure +0.8% au-dessus de l’an dernier. Autrement dit, rien de majeur à signaler!

Du côté des spéculateurs, on dirait bien qu’ils ont fait le plein de contrat et que le garde-manger est bien rempli. Entre le 3 et 9 mars, ils n’ont pratiquement pas changer la position totale qui reste très volumineuse, à 74,300 contrats en achat (position nette). Cela représente 23% de tous les contrats existants, assez près du record de 26.9%.

Bonne journée 

GABRIEL JOUBERT-SÉGUIN, M.SC., CFA, CAIA