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Statistique d’abattage aux États-Unis

Le marché du porc continue sur sa lancée avec une 15^ème séance positive sur les 19 dernières, totalisant 15 cents de hausse sur avril depuis le 20 janvier. Bien que les prix cash et cutout se sont également appréciés durant cette période, le marché demeure très optimiste avec une prévision de +30 $CA/100kg dans 2 mois, soit la différence entre le prix d’avril et le cash.

On ne peut nier le positivisme des signaux techniques : 1) MACD positif depuis le 22 avril, moyennes mobiles 5 jours au-dessus de la 20 jours, tendances haussières… et j’en passe. On dirait que les signaux techniques ont précipité les acheteurs alors que les vendeurs restent sur les lignes de côté, amenant un certain déséquilibre sur le marché à terme ce qui se confirme avec les données du CTFC.

Prix du porc d’avril – $US la livre

Dernièrement, on a observé beaucoup de volume sur l’échéance d’avril et c’est le contrat qui s’est le plus apprécié depuis 1 mois. Cela suggérait que les spéculateurs achetaient beaucoup de contrat de porcs, comme c’est le cas pour plusieurs matières premières. Il faut dire que plusieurs banques américaines et économistes parlent du début d’une « super-cycle » des matières premières, incitant les investisseurs à acheter des fonds qui répliquent passivement le prix d’un panier de plusieurs commodités, dont le porc. Les données du CFTC confirment que les spéculateurs détiennent une importante position laquelle continue de grossir. Entre le 3 et 9 février, les spéculateurs ont acheté près de 5,000 contrats, ce qui vient s’ajouter au 8,000 achetés la semaine précédente. En date du 9 février, ils détenaient plus de 56,000 contrats et ce chiffre va fort possible augmenter en date d’aujourd’hui. Est-ce que c’est beaucoup? En le comparant au printemps 2019, alors que les spéculateurs détenaient plus de 60,000 contrats, on peut dire que c’est presqu’un sommet en deux ans. Cependant, ce qu’il ne faut pas négliger est l’absence des éleveurs comme contrepartistes, relativement à 2019. Présentement, les éleveurs ont 105,000 contrats nets vendus versus 160,000 contrats en 2019. Au final, on voit qu’il y a moins de vendeurs présentement versus 2019, pour le même notre d’achat spéculatif. Puisque le nombre de contrats existants est nettement moindre qu’en 2019, cela fait que le poids des spéculateurs sur le marché du porc est de plus en plus important. En date du 9 février, les spéculateurs détenaient en achat l’équivalent de 19.5% de tous les contrats existants, comparativement à 13% au sommet en 2019. Avec une présence aussi forte des spéculateurs dans le marché du porc (et des matières premières en général), il faut s’attendre à de plus grands mouvements de prix ces prochains mois, autant à la hausse qu’à la baisse.

Concernant la production de viande, l’abondance demeure en place. La semaine dernière, les abattages totalisaient 2.66 millions porcs, soit 2.9% de plus que l’an dernier. À cela s’ajoute une augmentation de 2.1% à cause du poids moyen de 219.70 lbs/carcasse, soit 4.5 lbs de plus que l’an dernier à pareille date. Au total, la production hebdomadaire était de 585 millions de livres, c’est 5.0% de plus que l’an dernier ou 28 millions de plus.

Bonne journée 

GABRIEL JOUBERT-SÉGUIN, M.SC., CFA, CAIA