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Statistiques d’abattage aux États-Unis

Le prix du porc monte légèrement ce matin, après une nuit mouvementée sur la bourse chinoise. Depuis l’existence du contrat à terme en Chine, le prix a connu sa plus forte augmentation cette nuit avec un gain jusqu’à 6% à certains moments, pour finir la séance avec un gain de +4.25%, à un prix équivalent à 4.16 $US/kg pour septembre 2021. La semaine dernière, on parlait déjà que la production chinoise est prise avec de nouveaux cas de PPA, DEP et fièvre aphteuse. L’ampleur des dommages est toutefois inconnue et il ne faut pas oublier que le troupeau chinois est 7x plus gros que celui des États-Unis, c’est alors difficile de quantifier l’impact de quelques cas sur la totalité d’un troupeau aussi vaste. On voit certains commentaires rapporter que 20% des truies dans le nord de la Chine seraient impacté par la nouvelle vague de PPA alors que ça serait jusqu’à 30% dans certaines région du sud. Cependant, le terme « impacté » demeure vague et il ne faut pas sauter aux conclusions trop vite. Au moins, le prix du CàT en Chine devrait refléter les anticipations du marché chinois et nous donner une meilleure idée de la situation. Puisque l’élément qui carbure la montée des prix à Chicago est en bonne partie les anticipations positives quant aux exportations américaines, il est évident que le prix des contrats en Chine sera un facteur à surveiller de près.

Prix du CàT chinois de porc - $US/kg

Ce matin, l’USDA publiait les exportations du mois de décembre. Ce n’est normalement pas une donnée qui fait varier les prix puisqu’ils s’est déjà passé 2 mois depuis les livraison, mais c’est tout de même intéressant de noter que les exportations de la fin 2020 étaient nettement sous les quantités de 2019. Du côté des exportations, le Mexique reprend le rang du plus gros acheteur avec 169 millions lbs, suivi de près par la Chine et ses territoires, avec 159 millions lbs. Le Japon demeure bon troisième, avec 102.5 millions lbs. Les exportations de décembre totalisaient  donc 636.1 millions de livres. Du côté des importations, seul le Canada est digne de mention avec près du deux tiers du volume importé qui totalisait 77.6 millions de livres. Au final, les exportations nettes étaient de 558.5 millions lbs, c’est la première fois depuis une vingtaine de mois que les exportations affichent une décroissance notable versus l’année précédente.

Depuis 2015, le prix de la découpe de porc est pratiquement à un sommet pour cette période de l’année, en ligne avec 2017, oscillant autour de 85 cents la livre. Pourtant, ce n’est pas l’offre de viande qui manque aux États-Unis avec des abattages à 2.70 millions de porcs la semaine dernière, à la hausse de +0.7% versus l’an dernier. Le poids continue d’être extrêmement élevé à 221 lbs/carcasse, un record. Il ne faut pas oublier qu’on ne inclue pas le poids de la tête sur la carcasse américaine, ça reviendrait donc à un poids moyen de 239 lbs/carcasse au Québec ou 108.4 kg. En somme, la production était plus élevée par +3.2% à 594.2 millions de livres.

Du côté des spéculateurs, on voit qu’il n’y a pas juste Gamestop, Tesla et le Bitcoin qui captent l’attention des spéculateurs, mais aussi les marchés des matières premières et le porc n’en fait pas exception. Entre le 27 janvier et le 2 février, les spéculateurs ont ajouté 8,200 contrats d’achat à leur position existante, pour une position nette de 51,350 contrats achetés. C’est la plus grosse position depuis le printemps 2019.

Bonne journée 

GABRIEL JOUBERT-SÉGUIN, M.SC., CFA, CAIA