Bonjour, 

Statistiques d’abattage aux É.-U.

Lundi le 13, est-ce aussi pire qu’un vendredi 13? Ca dépend pour qui et ca dépend pour quoi!

L’action boursière s’est déplacée des viandes vers les grains depuis les 2 dernières semaines. Le prix des viandes en général fait du surplace depuis 2 semaines maintenant. Une baisse de prix suivi d’un rebond précaire et fragile cependant.

Le marché attend pour prendre une direction plus convaincante. En fait, une tendance claire est difficile à cerner en raison de différents facteurs : (1) le retour à la case départ pour bien des États américains suite aux cas de covid-19 sur leur territoire, (2) des exportations en hausse depuis 2 semaines vers la Chine, (3) des exportations plus lentes vers les autres partenaires américains (Japon et Mexique), (4) des prix chinois en forte hausse depuis 1 mois maintenant et (5) des abattages relativement stables depuis 1 mois. 

Le nombre de cas de Covid-19 atteignent quotidiennement de nouveaux records aux Etats-Unis. On parle de plus de 60 000 personnes infectées par jour maintenant ce qui inquiètent les autorités sanitaires de plusieurs États. Certains hôpitaux font état de saturation des urgences et un manque de lits. Plusieurs gouverneurs ont mis en place des mesures de restrictions à certains endroits tel les plages, les gyms, les bars et autres lieux fréquentés par le public. Les restaurants ne sont pas des plus populaires, mais au moins ils ne sont pas fermés. De plus, le confinement total n’est pas dans les cartons des autorités ce qui devrait être favorable pour une reprise économique.

Les exportations américaines de viandes se sont soldées positivement la semaine dernière alors que la Chine continue de profiter des bas prix américains pour réaliser des achats. Depuis 2 semaines, les exportations se situent à un niveau supérieur à 31 000 tonnes ce qui est très bon. La Chine continue de prendre presque le tiers des ventes. Toujours d’après Rabobank, la Chine devrait importer 3.5 millions de tonnes de viande de porc cette année ( en 2019 c’était 2.0 millions de tonnes). La Chine a fermé sa frontière a plusieurs usines (en Europe, au Brésil) en raison de la présence de cas de Covid-19 parmi les travailleurs.

Les importations japonaises et mexicaines furent en forte baisse en mai dernier de 24 et 21% respectivement. Quand on regarde depuis le début de l’année 2020 (5 mois), la hausse des importations se situent à +8 et 2% respectivement. La Corée du Sud a considérablement ralenti les importations passant de 99 000 tonnes en 2019 à 82 000 tonnes en 2020 une baisse de 20%

Le prix du porc en Chine depuis 1 mois a repris de l’altitude. Une combinaison de facteurs expliquaient ce phénomène. Le fait de ralentir les importations afin de tester la viande pour détecter la présence du coronavirus a produit un goulot d’étranglement auprès des consommateurs chinois. L’effet de rareté se fait sentir et force les autorités chinoises à vendre du porc provenant des réserves nationales. Le pays va liquider un deuxième lot de 20 000 tonnes. Depuis le début de l’année c’est 430 000 tonnes de viande qui ont été libérées des inventaires chinois. Depuis le début du moi de juillet, le prix chinois a progressé de 6.8% pour se situer à $5.57 USD / kg. On s’approche ainsi du record de prix du mois d’octobre dernier.

Prix du porc en Chine - $US/kg

La semaine dernière, les abattages de porcs se situaient à 2 606 000 en hausse de 7.7% par rapport à l’an dernier. Si on intègre le poids élevé encore, la production est de 9.7% supérieure à la production de 2019. Le nombre de truies abattues se situe encore hausse de 7.6% par rapport à la même période en 2019.

Le USDA a changé son fusil d’épaule lors de la publication du rapport de grains de vendredi. En mai, l’organisme avait réduit considérablement la production de viande de porc pour la fin de 2020, et soudainement dans le rapport de juillet, l’organisme vient de publier que les producteurs allaient produire 9% plus de porcs durant le 3ieme trimestre de 2020 que celui de 2019! Pour le 4ieme trimestre de 2020, le USDA hausse la production de 4% versus le rapport de juin alors que la hausse de production globale est estimée à 0.1% de plus que 2019. Par conséquent, la situation qui devait se révéler optimiste pour le dernier trimestre de l’année vient de prendre du plomb dans l’aile.

FREDERIC HAMEL, CFA