Aujourd’hui le 17 mars

Restez che-vous

J’ai cédé. J’ai fait une épicerie de 400$, c’est-à-dire que j’ai acheté 3 choux-fleurs bio.

Ceci étant dit, la situation est devenue sérieuse (TRÈS!) depuis la fin de la semaine dernière. En fait, la situation l’était déjà mais depuis jeudi avec les annonces de fermeture d’à peu près tout on tombe dans du jamais vu. De tous les virus et pandémies des dernières années, des dernières générations en fait, jamais avons-nous vécu quelque chose du genre.

Fermetures de commerce. Effet domino. Ralentissement économique. Taux d’intérêt qui coule comme le Canadien au classement général. Récession quasi impossible à éviter. L’angoisse. Tout ça.

C’est grave mais mettons ça en perspective.

Je parlais à Grand’Pa et je lui ai expliqué qu’on nous demandait de rester à la maison. Il m’a rappelé qu’on l’avait facile nous les jeunes parce que lui il s’est fait imposer la guerre. Moi je suis à la maison habillé en mou. Lui, il avait un casque, un gun pis des balles qui lui sifflaient les oreilles.  J’ai dit « Grand’Pa tu as ben raison je vais rester à la maison, me laver les mains pis checker mes zinternet et dealer avec les appels de marge dans le confort de mon che-nous….ce n’est pas un si grand effort quand on y pense ». J’ai de la chance de pouvoir faire du télétravail, je le sais, c’est pas le cas de tout le monde.

Et je vais le faire pour tes REER aussi Grand’Pa, parce que je sais que ça te stresse, moi aussi un peu. Tout le monde un peu. Les investissements fondent comme la neige au soleil – ton REER souffre du changement climatique mettons.

DONC ALLEZ, RESPECTONS LES CONSIGNES, REDUISONS LES DEPLACEMENTS, PLUS VITE LE VIRUS EST MAITRISÉ, PLUS VITE LA VIE VA REPRENDRE SON COURS NORMAL. SI TU NE LE FAIS PAS POUR TA SANTÉ, FAIS LE POUR TON PORTEFEUILLE. 

Une couple de semaines d’effort. Voilà. On se croise les doigts. Vaut mieux en rire au ByeBye que d’en souffrir les conséquences qui pourraient être graves.

Les gouvernements et les entreprises sont en mode gestion de crise. Il m’apparait que la seule manière de retrouver le calme c’est que le nombre de cas baisse. Alors agissons.

Agissons dans le calme.

Parlant du calme… les épiceries vidées par les zombies qui ont la DEP, c’est une bonne chose. En fait, j’ai tu le droit de secrètement espérer que les étagères restent vides juste-assez-longtemps? Évidemment que je ne souhaite pas de malheur à personne, ceci étant dit, un rappel à l’ordre aux gens de la ville/banlieue sur la provenance de leur nourriture ça ne ferait pas de tort. Juste-assez-longtemps pour qu’on apprécie plus l’effort de notre agriculture. Parce qu’en agriculture, l’isolement est là, les risques financiers sont là À TOUS LES JOURS, l’incertitude est continuellement là à croiser les doigts que le nuage tombe à bonne place ou que la maladie ne rentre pas dans la bâtisse. On dirait que la population porte les bobettes des farmers en ce moment et tout le monde capote.

Notre pain, il vient d’un champ de blé. Pas de farmer pas de pain.

Notre steak, il vient d’un animal. (Pas d’un labo. Un animal). Pas de farmer pas de steak.

Pas de légumes non plus. Pas de lait. Pas d’œuf.

Si on a des épiceries bien remplies, c’est parce qu’on a une agriculture. Il faut arrêter de prendre pour acquis notre nourriture, notre agriculture.

En tout cas, merci. Merci de me nourrir, ma famille et moi! Sachez que mon épicerie je la fais en achetant le plus possible des produits local. 

Bonne journée!

SIMON BRIERE