Nouvelle

Contexte du marché des grains difficile mais toujours ambigüe

07 juillet 2011,

Le USDA a présenté le 30 juin son rapport sur les superficies semées aux États-Unis. Les résultats de ce rapport ont eu l'effet d'une bombe, et pour cause. Contre toute attente, malgré une période de semi humide, difficile et tardive dans le Midwest américain, le USDA a revu à la hausse les superficies semées en maïs cette année de 92,2 millions d'acres à 92,3 millions d'acres. Celles en soya ont été par contre réajustées à la baisse de 76,61 millions d'acres à 75,2 millions d'acres.

Ces révisions n'étaient aucunement conforment aux attentes des marchés qui entrevoyaient plutôt une baisse générale des superficies ensemencées aux États-Unis. C'est donc sans grande surprise que, suivant la publication de ce rapport, celui-ci a été rapidement discrédité par plusieurs.

Certains ont eu tôt fait de rappeler que les données présentées par le USDA proviennent d'un sondage réalisé au début du mois de juin, alors que plusieurs producteurs américains gardaient l'espoir de rattraper le temps perdu. D'autres soutiennent cependant que les technologies mises à la disposition des producteurs aujourd'hui permettent une bien meilleure flexibilité face à des conditions de semi difficiles.

Mais que les chiffres qu'a révélés le USDA soient légitimes ou non ne change rien au fait que, pour l'instant, un nouveau contexte d'offre de grains beaucoup moins préoccupant pour 2011-12 a vu le jour.

Par contre, la partie n'est pas gagnée pour autant. Excluant la possibilité que des révisions à la baisse des superficies semées aux États-Unis puissent encore être réalisées, il reste aussi plusieurs semaines avant les récoltes. Rien n'exclut que des avaries (sécheresses, averses importantes, gelées, maladies et insectes) puissent encore menacer les cultures. D'ici la récolte, les rendements qu'obtiendront les producteurs américains pourraient donc être appelés à changer de manière importante.

Mise en contexte au 7 juillet 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le révèle tableau si l'on se base sur 3 possibilités de rendement éventuelles pour cette année (faible, ce qui est prévu et élevé) ainsi que les derniers chiffres que propose le USDA, la situation pourrait quand même se révéler difficile l'an prochain.

Pour le maïs, si aucune révision des superficies semées et récoltées n'est faite, la marge de manœuvre demeure élevée. Dans le pire des cas, les inventaires de fin d'année reculeront pour atteindre un creux historique de 12 millions de tonnes. Par contre, si tout se déroule bien, nous pourrions facilement observer une augmentation des inventaires américains à des niveaux plus confortables. Ainsi, à moins que la consommation de maïs ou les superficies cultivées soient révisées, les chances que la situation s'améliore pour la prochaine année sont bien réelles.

Du côté du soya, les possibilités d'une amélioration du contexte d'offre et demande pour 2011-12 sont toutefois plus maigres. Comme le révèle le tableau, dans le meilleur des cas, les inventaires américains de fin d'année pourraient atteindre 4,22 millions de tonnes, ce qui est faible et en dessous de la moyenne des 5 dernières années de 6,79 millions de tonnes.

Ainsi, même si le dernier rapport du USDA sur les superficies semées aux États-Unis cette année aura eu l'effet d'une douche froide sur les prix des grains, comme le révèle cette brève remise en contexte, la situation demeure encore ambigüe pour l'an prochain. Non seulement plusieurs éléments pourraient encore amener les rendements des producteurs américains à changer de manière importante, mais rien n'exclut également que de nouvelles révisions des superficies cultivées et récoltées aux États-Unis n'aient pas lieu d'ici la récolte.

 


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