Le USDA a publié ce matin son rapport mensuel sur l’état de l’offre et la demande de grains dans le monde et aux États-Unis. Selon les 1ers commentaires des analystes, ce rapport se révèle à nouveau quelque peu surprenant, spécialement du côté du maïs. Mais, dans l’ensemble, les résultats sont jugés neutres à légèrement positifs pour le soya et le blé, et légèrement négatifs pour le maïs.
Pour accéder au rapport complet du USDA (en anglais): World Agricultural Supply and Demand Estimates (WASDE)
Maïs (neutre-négatif)
Le USDA continue de s’entêter à n’apporter aucun changement à ses prévisions pour ce qui est de l’état de l’offre et de la demande de maïs prévu pour l’année en cours (2011-12) aux États-Unis. Donc aucun changement de la consommation de maïs pour la fabrication d’éthanol (127 millions de tonnes) ou pour l’alimentation animale (117 millions de tonnes), aucun changement dans les exportations de maïs américain pour 2011-12 (43,18 millions de tonnes) et par conséquent aucun changement au niveau des inventaires américains de maïs de fin d’année toujours prévus à 20,35 millions de tonnes (27 jours de réserve). Ce dernier résultat va à l’encontre de la perception générale des marchés puisque ceux-ci estimaient plutôt un recul des inventaires américains de maïs à 18,21 millions de tonnes en raison entre autres des bonnes exportations américaines de maïs depuis le début de l’année commerciale et de la vigueur des « bases » rapportée dans plusieurs régions américaines depuis de nombreuses semaines.
Dans le monde, le USDA a profité de la publication de son rapport mensuel pour revoir à la baisse la production de l’Argentine de 500 000 tonnes à 21,50 millions de tonnes. Il aura par contre laissé celle du Brésil inchangée à 62 millions de tonnes. Ceci fait en sorte que les inventaires mondiaux de maïs de l’année en cours auront connu un léger recul à 124,50 millions de tonnes.
Soya (positif)
Conformément aux attentes des marchés, en raison des mauvaises récoltes sud-américaines, le USDA estime que les exportations américaines de soya devraient maintenant être de 35,11 millions de tonnes contre 34,70 millions de tonnes de prévu le mois dernier. Par conséquent, les inventaires américains de soya d’ici la fin de 2011-12 devraient maintenant être de 6,81 millions de tonnes, niveau jugé toujours confortable, mais moins important que ce qui était prévu en mars avec 7,49 millions de tonnes. C’est toutefois dans le monde que les résultats qu’a révélés aujourd’hui le USDA se seront révélés particulièrement stimulants pour le prix du soya.
Selon le USDA, les récoltes de soya du Brésil et de l’Argentine sont respectivement passées de 68,5 à 66 millions de tonnes et 46,5 à 45 millions de tonnes. Incluant un recul de production du Paraguay, la production mondiale de soya aura ainsi reculé à nouveau ce mois-ci à 240,15 millions de tonnes, soit un recul très important de 24,1 millions de tonnes par rapport à la production de l’an dernier (2010-11). Sans surprise, les inventaires mondiaux de soya auront dû encaisser ce recul de production en perdant pour leur part 1,78 million de tonnes pour maintenant s’établir à 55,52 millions de tonnes, soit 80 jours de réserve.
Fait intéressant, il semblerait également que, selon les propos de l’analyse Arlan Suderman de Farm Futures, d’autres révisions à la baisse des inventaires américains de soya sont à prévoir dans les prochains mois :
« Historiquement, l’estimation d’inventaires (de soya) du USDA d’avril se sera révélée trop élevée 12 fois au cours des 16 dernières années d’en moyenne 1,36 million de tonnes. Ceci est essentiellement occasionné par l’estimé d’exportation de soya d’avril du USDA qui aura été trop bas 13 fois au cours des 17 dernières années par en moyenne 1,17 million de tonnes. »
Blé (neutre)
Confirmant la substitution du maïs par le blé dans l’alimentation animale, le USDA a révisé à la baisse les inventaires de fin d’année de blé aux États-Unis à 21,58 millions de tonnes (22,45 millions de tonnes en mars) et dans le monde à 206,30 millions de tonnes (209,58 millions de tonnes en mars). Ces résultats étaient cependant largement anticipés et conformes aux attentes des marchés.