Le prix du maïs, après avoir hésité entre la hausse et la baisse, s'est finalement fixé en fin de journée et a pointé encore une fois vers des hausses.

Les prix demeurent supportés par divers éléments :

• Il semble que la Chine ait annoncé par la voix de certains fonctionnaires que les réserves nationales de maïs auraient atteint un creux à 1,1 million de tonnes en 2011 versus des inventaires à 12 millions de tonnes l'année précédente. Ils détiennent ainsi le dixième de ce qu'ils possédaient l'année antérieure.

• La rumeur la plus persistante consiste à annoncer que la récolte de maïs record qu'a connue la Chine en 2011 serait fausse puisque plusieurs analystes estiment maintenant la récolte à 170 millions de tonnes. La différence entre ce chiffre et la donnée officielle est de 21 millions de tonnes (191 millions de tonnes).

• Les prix chinois continuent de grimper à des sommets historiques au pays

• Presque tout le monde s'attend à ce la Chine achète du maïs américain et c'est la rumeur qui coure depuis 1 semaine, mais les ventes à l'exportation d'hier ont déçu certains tenants de cette hypothèse puisqu'aucune vente n'a été confirmée pour la Chine. (C'est le Mexique qui fut acheteur de 222 000 tonnes).

• Pour l'instant, l'Argentine a mis un frein aux exportations de maïs afin d'évaluer la récolte et conserver une partie pour ses besoins domestiques et éviter des hausses pour les producteurs bovins du pays. Il est toujours possible que le pays ferme définitivement sa frontière jusqu'à la prochaine saison.

Ainsi pour toutes ces raisons, le marché qui se tenait tranquille jusqu'à maintenant (jusqu'au rapport des intentions d'ensemencements) commence à gagner en effervescence.

Concernant les intentions de semis, plusieurs producteurs sont déjà aux champs ce qui pourrait expliquer aussi le manque d'intérêt de ceux-ci à vendre au comptant. Ils profitent tous des conditions printanières ou estivales (certains états ont atteint les 26 degrés Celsius cette semaine) afin de préparer les champs. Par contre, plusieurs ne peuvent semer puisque les assurances récoltes débutent bien souvent au 6 avril.

De plus, les marchés boursiers et l'économie en générale se portent plutôt bien. En effet, les marchés boursiers ont clôturé en hausse pendant 7 jours consécutifs avant de terminer ce vendredi en légère baisse. Ce mouvement encourage la prise de risque de la part des fonds et des spéculateurs.

Dans la foulée, le pétrole a gagné plus de 2 $ et le dollar américain est retourné la baisse contre la majorité des devises.

La fève de soya continue aussi de gagner en valeur même si la tendance boursière est clairement surachetée depuis maintenant presque 3 semaines. Aucun répit en vue ni fondamentalement ni graphiquement.

L'Argentine vient de débuter les récoltes et le gouvernement argentin estime maintenant la récolte de fève entre 43,5 et 45 millions de tonnes versus les estimations du USDA qui se situent encore à 46,5 millions de tonnes.

De plus, le Brésil ne fait guère mieux au niveau de la récolte et bien que tous les analystes aient été conservateurs en soulignant que la récolte pourrait atteindre 68 millions de tonnes, certains ne se gênent plus pour affirmer que celle-ci pourrait maintenant descendre jusqu'à 67 millions de tonnes.

Par contre, il faut souligner concernant les exportations américaines et surtout les intentions d'exportations (export sales), qu'en 2004 et 2008, nous avions étrangement vécu des situations similaires avec la Chine qui achetait constamment des quantités importantes de fèves américaines...pour mieux les annuler au mois de mai. Vivrons-nous la même situation cette année? (réflexion du courtier américain Dennis Smith de chez Archer Financial Services sur le site de Inside Futures).