Les prix des grains ont débuté aujourd'hui la nouvelle année à la hausse, portant leur progression à la bourse depuis leur creux de la mi-septembre à respectivement (pour livraison immédiate):
Maïs (mars 12) : +0,8225 $US/boisseau (+32,38 $US/TM)
Soya (janvier 12) : +1,24 $US/boisseau (+45,56 $US/TM)
Blé (mars 12) : +0,7975 $US/boisseau (+29,30 $US/TM)
Sans contredit, ce sont principalement les conditions météorologiques très chaudes et sèches qui affectent depuis plusieurs semaines le sud du Brésil et le nord de l'Argentine qui supportent le plus le « rallye » actuel des prix. Et malheureusement, les prévisions d'averses dont devaient profiter plusieurs régions affectées au cours du congé des Fêtes se seront révélées décevantes, tout autant que celles prévues pour les prochains jours d'ailleurs. Résultat, l'état des cultures commence sérieusement à se détériorer dans certaines régions alors que celles-ci sont maintenant à un stade critique de leur développement, soit la pollinisation dans le maïs et le début du remplissage des gousses dans le soya.
Ces conditions difficiles affecteraient plus particulièrement l'Argentine. Les producteurs en seraient même à abandonner dans certains cas en fourrage leurs cultures de maïs (régions de General Pinto et de la côte dans le nord-est).
Au Brésil, plusieurs régions auront pu profiter d'averses dans les derniers jours pour atténuer les effets des conditions chaudes et sèches bien que certaines demeurent en difficultés. Mais, la situation resterait moins problématique comme en témoigne le fait que les firmes d'analyses Celeres et Abiove ont indiqué hier qu'elles conservaient pour l'instant leurs prévisions de récolte pour le soya à 74-75 millions de tonnes. (en 2010-11, la récolte de soya brésilien a été de 75,5 millions de tonnes selon les derniers chiffres du USDA).
Excluant les problèmes de sécheresse en Amérique du Sud, les prix des grains ont pu également profiter aujourd'hui d'un sentiment général des marchés financiers plus optimiste. Les dernières données en provenance du secteur manufacturier chinois, mais également américain font état d'une économie mondiale qui serait dans une meilleure condition que prévu.
Les tensions liées aux tests militaires réalisés par l'Iran dans la région du détroit d'Ormuz ont fait bondir à nouveau le prix du pétrole qui se transige maintenant à plus de 102 $US/baril, contribuant par la même occasion à supporter les prix du maïs et soya à partir desquels sont principalement fabriqués l'éthanol et le biodiésel. De con côté, la valeur du dollar américain a ouvert l'année en forte baisse de 0,582 point sur son Index pour s'établir présentement à 79,94 points, situation jugée favorable aux exportations américaines et par le fait même aux prix des grains.
Prix du maïs
Supporté par les conditions météorologiques toujours difficiles en Amérique du Sud, l'optimisme général des marchés financiers ainsi que la forte progression du prix du pétrole et la baisse du dollar américain, le prix du maïs a débuté l'année sur une très bonne note en bondissant de près de 0,15 $US/boisseau (5,98 $CAN/TM) dès l'ouverture des marchés ce matin.
Pour livraison immédiate, sur le contrat à terme de mars 12, le prix du maïs a ainsi progressé de 0,12 $US/boisseau (4,79 $CAN/TM) pour s'établir en fin de journée à 6,5850 $US/boisseau (262,65 $CAN/TM). Emporté par l'engouement des marchés ce matin, celui-ci sera même parvenu brièvement à briser sa résistance autour de 6,60 $US/boisseau (263,25 $CAN/TM) pour atteindre un sommet inégalé depuis la mi-novembre à 6,6425 $US/boisseau (264,95 $CAN/TM).
Les inspections des exportations américaines de maïs pour la semaine dernière auront cependant été décevantes, celles-ci s'établissant à 627 400 tonnes contre en moyenne 693 000 tonnes d'observer au cours de cette période depuis 5 ans. Par contre, les exportations cumulatives de maïs américain continuent de dépasser le rythme hebdomadaire nécessaire pour atteindre l'objectif du USDA qui est de 40,64 millions de tonnes pour l'année commerciale 2011-12.
Aux États-Unis, le crédit qui était accordé au fabricant d'éthanol pour le mélange de ce biocarburant à l'essence n'est plus effectif depuis le début de 2012. Les effets de l'abolition de ce crédit sur l'industrie de l'éthanol et sa consommation de maïs demeurent l'une des interrogations des marchés pour 2012. Mais pour l'instant, avec la hausse actuelle importante du prix du pétrole, il est entendu que les fabricants d'éthanol profitent toujours d'un contexte positif pour soutenir leur production.
Techniquement, sur le contrat à terme de mars 12, le prix du maïs profite distinctement d'une tendance à court terme haussière. La moyenne mobile de 10 jours est passée au-dessus de celle de 20 jours à la veille de Noël et est maintenant sur le point de passer au-dessus de celle de 50 jours. Ceci projette deux signaux positifs d'achats aux yeux de certains analystes. Bien qu'il ne soit pas parvenu à clôturer au-dessus de celle-ci, le prix du maïs aura brisé dès l'ouverture ce matin une résistance intéressante autour de 6,60 $US/boisseau (260 $US/TM). Son prochain objectif est donc maintenant de parvenir à clôturer au-dessus de ce niveau pour par la suite aller tester une prochaine résistance plus importante à son sommet de novembre dernier à un peu plus de 6,76 $US/boisseau (266 $US/TM). Il tente aussi actuellement de s'établir au-dessus de sa moyenne mobile de 100 jours suivis de très près par sa moyenne mobile de 200 jours. Le fait qu'il parviendrait à passer au-dessus de ces niveaux serait des signaux perçus favorablement par les marchés. Son support immédiat se situe à son creux d'aujourd'hui à 6,53 $US/boisseau (257 $US/TM), niveau qui marque son « gap » par rapport à son dernier « haut » du 30 janvier 2011 à 6,4850 $US/boisseau (255 $US/TM).
Prix du soya
Fortement soutenu par les conditions de sécheresses observées en Amérique du Sud, le prix du soya aura débuté l'année 2012 en force en ouvrant la journée avec un gain de 0,2125 $US/boisseau (7,91 $CAN/TM) sur le contrat à terme de janvier 12. Quelques prises de profit auront par la suite freiné sa progression, mais celui-ci sera parvenu à conserver son avance pour clôturer la journée avec un gain de 0,1975 $US/boisseau (7,35 $CAN/TM) à 12,1825 $US/boisseau (453,53 $CAN/TM).
Il reste à voir maintenant si le prix du soya parviendra à conserver son « momentum » positif dans les prochains jours. Face à la forte progression du prix du soya depuis un peu plus de 2 semaines, certains analystes rappellent que les conditions difficiles que connaissent les cultures en Amérique du Sud demeurent moins préoccupantes pour l'instant pour le soya que pour le maïs.
Dans son prochain rapport mensuel de janvier, certains prévoient également que le USDA pourrait revoir à la hausse les inventaires américains de fin d'année (2011-12) de soya, une perspective qui pourrait en affecter à la baisse le prix à la bourse.
Par contre, d'autres analystes mentionnent que les quelques 1res récoltes obtenues par les producteurs brésiliens déçoivent déjà par leur rendement. Les dernières prévisions météorologiques pour les 2 prochaines semaines demeurent aussi faibles en probabilités de précipitation dans les régions plus au sud affectées par la sécheresse alors que, dans le nord du Brésil, les averses abondantes pourraient se révéler éventuellement problématiques.
Selon le dernier rapport hebdomadaire sur les inspections des exportations de soya américain du USDA, celles-ci se sont établies à 928 000 tonnes la semaine dernière. Il s'agit d'un recul par rapport à la semaine précédente, mais constitue un résultat au-dessus de la moyenne des 5 dernières années établie à 784 000 tonnes pour cette période de l'année.
Techniquement, sur le contrat à terme de janvier 12, le prix du soya profite d'une tendance à court terme haussière très intéressante. Sa moyenne mobile de 10 jours est passée au-dessus de celle de 20 et 50 jours, projetant 2 signaux positifs de hausse. Son prochain objectif est maintenant de parvenir à tester et briser une résistance importante à 12,50 $US/boisseau (459 $US/TM) qui correspond également à une résistance établie par sa moyenne mobile de 100 jours.