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Revue du marché des grains pour le 16 novembre 2011

16 novembre 2011,

Après leur relance d'hier, un mélange de prise de profits des investisseurs et spéculateurs et d'incertitudes concernant toujours les problèmes financiers de certains pays en Europe ont eu tôt fait d'affaiblir à nouveau les prix des grains aujourd'hui.

La valeur du prix du pétrole, qui normalement stimule les prix des grains en raison de leur utilisation pour la fabrication de biocarburant (éthanol, biodiésel), a franchi à nouveau le cap du 100 $US/baril pour se transiger présentement à plus de 101,50 $US/baril, un niveau qu'il n'avait pas été atteint depuis le mois de mai dernier.

Cependant, cette fois-ci, il semble que cette hausse de l'or noir aura eu un effet négatif sur les prix des grains. Plusieurs s'interrogent sur les conséquences négatives que pourrait avoir un prix du pétrole trop élevé sur la reprise économique qui demeure toujours très fragile, que ce soit autant aux États-Unis, qu'en Europe et dans plusieurs autres régions du globe.

En Europe, certains craignent maintenant que la crise de la dette puisse aussi affecter la Grande-Bretagne. La Banque d'Angleterre a notamment révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012, celle-ci jugeant qu'aucune solution définitive à la crise de la dette n'a été jusqu'ici proposée.

La Presse Affaires - Wall Street redoute une contagion de la crise européenne

 

Toujours sans nouvelles fraîches à se mettre sous la dent, et avec le contexte négatif qui a caractérisé les marchés financiers, les prix des grains se sont donc repliés aujourd'hui.

Prix des grains 16 nov 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prix du maïs

Comme c'est le cas depuis plusieurs semaines, le prix du maïs a continué son jeu de yo-yo aujourd'hui, gravitant toujours entre son important support de 6,30 $US/boisseau (248 $US/TM) et son dernier sommet à 6,66 $US/boisseau (262 $US/TM).

Pour livraison immédiate, sur le contrat à terme de décembre 11, suivant sa relance d'hier le prix du maïs a reculé aujourd'hui de 0,0275 $US/boisseau (1,11 $CAN/TM) pour maintenant se transiger à 6,4275 $US/boisseau (259,23 $CAN/TM).

Dans son rapport hebdomadaire, l'EIA (Energy Information Administration) a indiqué que la production américaine d'éthanol a été de 916 000 barils par jour la semaine dernière, soit un résultat nettement supérieur à la moyenne hebdomadaire enregistré au cours de 2011 qui est de 893 000 barils par jour. Il s'agit également d'une hausse de 5 000 barils par jours de plus que la semaine précédente. Ce résultat confirme la relance que connaît actuellement l'industrie de l'éthanol aux États-Unis depuis quelques semaines. Et avec les bonnes marges de profit que connaissent actuellement les fabricants américains d'éthanol et la force actuelle du prix du pétrole, l'éventualité de voir le USDA revoir à la hausse la quantité totale de maïs qui sera utilisé aux États-Unis pour la fabrication d'éthanol semble de plus en plus plausible.

Mais en attendant, dans l'immédiat, plusieurs éléments empêchent les marchés d'être trop enthousiaste à l'égard du maïs malgré le fait que les inventaires américains se devraient d'être très serrés pour 2012 :

  • Le manque de nouvelles stimulantes.

  • Les problèmes financiers en Europe.

  • L'absence d'achats importants de maïs américain sur les marchés internationaux.

  • La forte compétition qu'exerce le blé fourrager.

  • Possibilité de voir les producteurs américains semer des superficies records en maïs au printemps prochain.

 

D'un autre côté, il semble que la réticence des producteurs américains à réaliser des ventes continue d'éviter au prix du maïs un recul trop important comme le rappel plusieurs analystes. Le fait que les fabricants d'éthanol seraient activement à la recherche de maïs pour supporter l'accroissement de leur production des dernières semaines jouerait aussi en sa faveur.

Demain, le USDA présentera comme chaque semaine son rapport sur les exportations et ventes à l'exportation de grains américains. En vue de ce rapport, les marchés anticipent que les ventes américaines de maïs auront été de 300 000 à 600 000 tonnes la semaine dernière.

 

Prix du soya

Le prix du soya ne sera pas parvenu aujourd'hui à se maintenir au-dessus de la barre psychologique de 12$US/boisseau (441 $US/TM) et ce, malgré l'annonce qu'un lot de 500 000 à 600 000 tonnes de soya américain aurait bel et bien été vendu à la Chine hier (*cette annonce n'a toutefois pas été confirmée par le USDA*). Selon les commentaires des analystes, le comportement négatif des marchés financiers et des prises de profits seraient à l'origine de cette faiblesse du prix du soya.

Pour livraison immédiate, sur le contrat à terme de janvier 12, le prix du soya a ainsi reculé de 0,1250 $US/boisseau (4,71 $CAN/TM) pour clôturer à 11,8775 $US/boisseau (447,11 $CAN/TM).

Mais malgré ce recul, certains éléments donnent à penser que la faiblesse qu'a connu depuis quelques semaines le prix du soya pourrait tirer à sa fin comme le laisse entendre dans son commentaire quotidien l'analyste David Fiala, président de Futures One :

« L'intérêt pour l'huile de soya continue de se raffermir dans le monde. L'Égypte a acheté du tournesol et de l'huile de soya la nuit dernière. La demande de tourteau de l'Amérique latine se raffermit aussi. Les stocks d'huile de palme ont été dépréciés et pourraient générer un regain d'intérêt de l'Asie pour l'huile. Il est prévu que l'Europe va augmenter aussi ses importations de biodiésel dans la prochaine année. »

 

Excluant un possible raffermissement de la demande de soya pour la fabrication d'huile végétale et de biodiésel, la production sud-américaine n'en est également qu'à ses débuts. Et malgré un très bon début de saison qui laisse miroiter la possibilité que le Brésil et l'Argentine puissent obtenir d'importantes récoltes cette année, il reste encore plusieurs mois d'ici le début de leurs récoltes. Déjà, certains analystes font d'ailleurs mention depuis la semaine dernière qu'entre temps, le phénomène météorologique de la Nina pourrait reprendre ses activités cette année et entrainer de nouvelles conditions très chaudes et sèches, une perspective assez préoccupante pour relancer à la hausse le prix du soya.

Concernant la publication demain du rapport hebdomadaire sur les exportations et ventes à l'exportation de grains américains, les marchés anticipent que les ventes de soya seront situées entre 500 000 et 700 000 tonnes.

 

Nouvelles en vrac

  • La Commission Canadienne du Blé cherche actuellement à convaincre ses membres de voter contre la résolution du gouvernement canadien d'en abolir le monopole dans l'Ouest canadien. Un vote final à ce sujet est attendu la semaine prochaine.

  • Le blé fourrager serait actuellement l'option la plus avantageuse pour les acheteurs et consommateurs de grains dans le monde. Le maïs fait d'ailleurs face à une compétition accrue de sa part et celle-ci pourrait s'accentuer dans les prochains mois. L'Urkaine a notamment annoncé qu'elle estimait sa récolte finale de blé cette année à 55,2 millions de tonnes, une hausse importante comparativement aux 41 millions de tonnes récoltées l'an dernier.

 


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