Malgré une ouverture à la hausse, l'enthousiasme initial des marchés financiers a laissé progressivement place à de l'incertitude, entrainant ceux-ci à la baisse tout au long du reste de la journée.

En Europe, les dirigeants européens ne s'entendraient pas sur certains éléments cruciaux pour sceller définitivement un plan visant à contrer les problèmes de la crise de la dette. Un accord doit être présenté demain. Mais cette mésentente entre les dirigeants et l'annonce qu'une réunion des ministres des Finances de l'Union Européenne aurait été annulée ont laissé poindre le doute qu'une solution sera concrètement dévoilée ce mercredi.

Aux États-Unis, le Conference Board a révélé aujourd'hui que la confiance des consommateurs américains aurait atteint son plus bas depuis mars 2009, alors que le pays était en plein cœur de la tourmente occasionnée par la crise financière.

Sur cette base, les principaux indices boursiers sont donc retournés à la baisse.

Supportée par les incertitudes en Europe, la valeur du dollar américain a pour sa part repris à la hausse après avoir touché un creux inégalé depuis le début de septembre dernier à 76,135 points sur son Index la nuit dernière.

Seul le prix du pétrole aura su défier ce recul général des marchés financiers pour poursuivre sa progression amorcée jeudi dernier et ainsi atteindre aujourd'hui un nouveau sommet depuis le 3 août dernier à 94,62 $US/baril.

De leur côté, tout comme l'ensemble des marchés financiers, après un bon début de journée, les prix des grains se sont affaiblis pour clôturer finalement la journée en légère baisse.

Selon les informations recueillies, excluant le sentiment général des marchés financiers plus morose, les prix des grains auraient également subi les effets négatifs du retour à la hausse du dollar américain. Rappelons qu'un dollar américain « fort » est généralement jugé mauvais pour les prix des grains puisqu'il rend leur valeur plus élevée sur les marchés internationaux, laissant ainsi miroité la possibilité que la demande à l'exportation de grains américains puisse s'affaiblir.

Certains analystes ont également indiqué que, combiné avec les incertitudes entourant les problèmes en Europe, les fonds d'investissement ont présentement plus d'intérêt à prendre des profits puisque le mois d'octobre tire à sa fin et que ceux-ci peuvent alors se payer des « bonus ».

Le fait qu'aucune nouvelle fraîche concernant le contexte d'offre et demande de grains n'ait toujours vu le jour depuis un certain temps contribue aussi à laisser les prix s'effriter puisque les marchés n'ont tout simplement pas de motifs pour les propulser davantage à la hausse.

Officiellement, ceux-ci ne pourront vraiment compter que sur le prochain rapport mensuel du USDA, qui sera publié le 9 novembre, pour obtenir de nouveaux éléments concrets pour donner une nouvelle direction définitivement aux prix des grains.

Prix du maïs

Peu de nouvelles ont vu le jour depuis hier et faute de nouveaux éléments, écrasé par les problèmes en Europe et l'annonce que la confiance des consommateurs américains serait à son plus bas, le prix du maïs a tenté une dernière fois une nouvelle poussée la nuit dernière pour par la suite progressivement se replier et terminer aujourd'hui à la baisse.

Sur le contrat à terme de la récolte (décembre 11), le prix du maïs a ainsi légèrement reculé de 0,0025 $US/boisseau (0,10 $CAN/TM) pour clôturer à 6,5075 $US/boisseau (260,56 $CAN/TM).

Malgré l'effet négatif du pessimisme général des marchés financiers aujourd'hui, le prix du maïs est cependant parvenu à limiter son recul.

Le fait que les producteurs américains ne seraient toujours pas vendeurs alors que les acheteurs chercheraient toujours de leur côté à sécuriser activement certains volumes serait un élément qui jouerait toujours en sa faveur.

Autre signe encourageant, le China national Grain and Oils Information Center a aussi indiqué aujourd'hui qu'il estimait que la Chine devrait importé pour 5 millions de tonnes de maïs cette année. Par comparaison, l'an dernier (année commerciale 2010-11), les importateurs chinois auraient acheté pour 1,5 million de tonnes de maïs selon les derniers chiffres du USDA.

Toutefois, la Chine a aussi annoncé qu'elle avait réalisé un achat important de blé fourrager australien à un prix escompté de 10-15$ US/tonne par rapport au prix du maïs.

Selon le dernier rapport sur la progression des récoltes de maïs aux États-Unis, la récolte américaine serait complétée à 65%, soit un résultat de 14% supérieur à ce qui a été observé à pareille date en moyenne depuis 5 ans, mais dans les attentes moyennes des marchés qui variaient entre 60-70%.

Techniquement, sur le contrat à terme de décembre 11, le prix du maïs tente toujours de prendre ses distances par rapport à la « zone de confort » qu'il a mis en place la semaine dernière entre 6,30 $US/boisseau (248 $US/TM) et 6,51 $US/boisseau (256 $US/TM). Mais, bien qu'il soit définitivement parvenu à sortir de cette zone à plusieurs reprises depuis vendredi dernier, il semble que chaque tentative se soit soldée essentiellement par des prises de profits des fonds d'investissement; signe qu'il faudra peut-être attendre le début du mois de novembre pour voir le prix du maïs amorcer une nouvelle hausse intéressante de sa valeur.

Dans l'immédiat, le prix du maïs semble faire face à une 1re résistance autour de 6,60 $US/boisseau (260 $US/TM) suivi d'une seconde résistance à 6,68 $US/boisseau (263 $US/TM). Il profite d'un 1er support bien distinct à 6,47$US/boisseau (255 $US/TM) qui, s'il est brisé, pourrait amener le maïs à retourner se transiger près d'une seconde zone de support à 6,35$US/boisseau (250 $US/TM) puis 6,30-6,32 $US/boisseau (248-249 $US/TM).

Prix du soya

Tout comme le prix des autres grains, celui du soya a été emporté par le sentiment général des marchés financiers négatif.

Sur le contrat à terme de la récolte (novembre 11), le prix du soya a ainsi terminé la journée en légère baisse de 0,0125 $US/boisseau (0,47 $CAN/TM) à 12,2550 $US/boisseau (457,99 $CAN/TM).

La fermeté du prix du pétrole ainsi qu'une rumeur à l'effet que la Chine pourrait confirmer un achat important de soya américain auraient toutefois limité la baisse du prix du soya aujourd'hui.

Selon Reuters, la récolte de soya du Brésil devrait atteindre 75,3 millions de tonnes cette année, ce qui est moindre que la dernière prévision du USDA de 83,272 millions de tonnes. Par contre, les dernières informations disponibles indiquent que les conditions de début de saison pour les cultures (ensemencements) de soya au Brésil seraient pratiquement idéales et certains s'inquièteraient déjà de la possibilité d'une nouvelle récolte record pour 2011-12.

Sur les marchés internationaux, le soya sud-américain serait présentement offert à 50$US/tonne de moins cher que le soya américain, signe que les exportations américaines pourraient être appelées à se replier dans les prochains jours/semaines.

Autre élément à surveiller, les marges de profits des triturateurs chinois (« crush margins ») se seraient dernièrement affaiblies. Ceci pourrait également nuire aux exportations américaines.

Selon le dernier rapport hebdomadaire du USDA sur la progression des récoltes américaines, comme prévue par les marchés, celle de soya serait maintenant complétée à 80%. Ce résultat est de 9% en avance par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Techniquement, sur le contrat à terme de novembre 11, le prix du soya continue de démontrer son incapacité à atteindre de nouveau sommet, ce qui est mauvais signe. Il semble faire face à une bonne résistance à un peu plus de 12,35 $US/boisseau (454 $US/TM) depuis l'ouverture des marchés ce lundi, ce qui s'apparente d'ailleurs à sa moyenne mobile de 10 jours établie à 12,38 $US/boisseau (455 $US/TM).

Il profiterait présentement d'un 1er support autour de 12,17 $US/boisseau (447 $US/TM) suivi d'un second support à 12,10 $US/boisseau (445 $US/TM) et d'un support plus important toujours situé à 12 $US/boisseau (441 $US/TM).