Après quelques jours d'hésitation, le sentiment général plus « optimiste » des marchés financiers s'est finalement essoufflé aujourd'hui en fin de journée, forçant les marchés boursiers et ceux des commodités (incluant les grains) à la baisse.

• La France et l'Allemagne ont démenti la rumeur voulant qu'une entente avait été conclue d'ajouter 2 milliards d'euros au fond européens destinés à renflouer les dettes de la Grèce et de d'autres pays, ce qui aurait également permis à de nombreuses banques d'éviter des difficultés financières en Europe.

• La firme de notation Moody's a annoncé qu'elle déclassait de deux crans à A1 la cote de crédit de l'Espagne.

• En Grèce, de nouvelles mesures d'austérité ont été adoptées par le parlement afin de répondre aux exigences de ses créanciers et d'éviter d'autres défauts de paiement sur sa dette. Sans surprise, cette annonce aura entrainé une nouvelle vague de manifestations populaires en Grèce.

• Aux États-Unis, la Réserve Fédérale a présenté son « livre beige » qui comporte une évaluation de la situation de l'économie américaine et doit servir de référence dans l'élaboration de nouvelles initiatives destinées à la relancer. Or, selon ce document, la santé actuelle de l'économie américaine justifierait l'adoption de nouvelles mesures en vue de la stimuler, signe « négatif » que les États-Unis demeurent toujours aux prises avec de nombreuses difficultés à remettre sur rails leur économie.

Le comportement des prix de grains demeure ainsi toujours dominé par les nombreux aléas des problèmes économiques en Europe et aux États-Unis. Ces problèmes, qui ne cessent de hanter l'ensemble des marchés financiers, écartent ainsi pratiquement toute possibilité de relance définitive des prix des grains, que celle-ci soit supportée par un contexte fondamental (état d'offre et demande) préoccupant ou encore des signaux techniques positifs.

Fait intéressant, nombreux sont d'ailleurs les spécialistes qui dans leurs analyses des prix des grains avancent la possibilité depuis de nombreuses semaines que ceux-ci pourraient à nouveau connaître une nouvelle progression très intéressante. Mais, dans tous les cas, la plupart de ces analystes restent toujours sur la défensive, pointant du doigt les nombreuses incertitudes économiques en Europe et aux États unis comme étant le principal élément imprévisible qui annule toute certitude de voir les prix des grains retrouver définitivement le chemin de la hausse.

Excluant cependant les effets négatifs des difficultés économiques en Europe et aux États-Unis, les prix des grains doivent aussi conjuguer cette semaine avec une absence de nouvelles stimulantes bien sentie.

Suivant le recul marqué des prix des grains depuis le début septembre dernier et l'annonce d'achats importants de maïs américain par la Chine la semaine dernière, plusieurs investisseurs et spéculateurs gardent toujours espoir de voir cette semaine d'autres ventes à l'exportation de grains américains importantes être confirmées. Cependant, jusqu'à présent aucune significative n'aura été annoncée, ce qui peut avoir contribué à faire fléchir les prix des grains aujourd'hui.

Dans cet ordre d'idée, demain, le USDA doit présenter comme chaque semaine son rapport sur les exportations et ventes à l'exportation américaines de grains. Et en l'absence de d'autres nouvelles stimulantes prévues, toute l'attention des marchés se portera très certainement sur les résultats de ce rapport afin d'établir quelle nouvelle direction donner aux prix des grains.

Prix du maïs

Le prix du maïs a reculé aujourd'hui, écrasé par le sentiment négatif des marchés financiers, mais également les prévisions météorologiques qui se doivent d'être à nouveau très propice aux récoltes dans le Midwest américain à partir du début de la semaine prochaine. Rappelons que d'ici dimanche prochain, les régions plus à l'est du Midwest se doivent d'être aux prises avec des conditions trop humides pour permettre à la plupart des producteurs de poursuivre leurs travaux.

Sur le contrat à terme de la récolte (décembre 11), le prix du maïs a ainsi reculé aujourd'hui de 0,0550 $US/boisseau (2,21 $US/TM) pour maintenant s'établir à 6,3850 $US/boisseau (256,73 $US/TM).

Techniquement, sur le contrat à terme de décembre 11, malgré son recul d'aujourd'hui, le prix du maïs continue à de suivre sa tendance haussière « court terme » en place depuis le début d'octobre. Il semble également poursuivre sa consolidation dans une fourchette restreinte essentiellement établie entre 6,30 $US/boisseau (248 $US/TM) et 6,50 $US/boisseau (256 $US/TM). Autre élément positif, le prix du maïs parvient toujours à demeurer au-dessus de sa moyenne mobile 20 jours (ligne rouge).

Il reste maintenant à savoir si le rapport hebdomadaire sur les exportations et ventes à l'exportation de grains américains de demain supportera ou non le bris définitif à la hausse de la zone de consolidation actuelle du maïs, ce qui serait un signe positif bien perçu des marchés.

Le 1er objectif pour le prix du maïs est de franchir une 1re résistance à 6,50 $US/boisseau (256 $US/TM), puis 6,55 $US/boisseau (258 $US/TM) pour éventuellement aller par la suite tenter de franchir une résistance importante établit à 6,80 $US/boisseau (268 $US/TM) qui constitue également sa moyenne mobile 200 jours (ligne bleue).

Un recul du prix du maïs sous le support de 6,30 $US/boisseau (248 $US/TM) dans les prochains jours ouvrirait la porte à ce que celui-ci teste par la suite un 1er support à 6,22 $US/boisseau (245 $US/TM). Par la suite, aucun élément n'empêcherait le prix du maïs de retourner se transiger (et briser) son support psychologique situé à 6 $US/boisseau (236 $US/TM).