Nouvelle

Revue du marché des grains pour le 22 septembre 2011

22 septembre 2011,

Journée sanglante pour l'ensemble des marchés financiers qui n'aura pas épargné celui des grains non plus. Ignorant les incertitudes qui entourent toujours la prochaine récolte américaine, ceux-ci ont plutôt concentré toute leur attention sur les nouvelles économiques négatives qui ont vu le jour depuis l'issue de la rencontre de la Réserve Fédérale Américaine (Fed) hier qui est à l'origine de cette nouvelle vague de liquidation généralisée des marchés financiers.

La Fed a indiqué en fin de journée hier qu'elle allait procéder à ce que plusieurs dénomment "l'opération twist" qui vise essentiellement à faire fléchir le taux d'intérêt à long terme afin de supporter et relancer le marché hypothécaire américain. Bien que cette nouvelle initiative a le mérite d'offrir un nouvel outil pour relancer l'économie américaine, les marchés ont vu d'un autre œil les révélations de la Fed qui a profité aussi de l'occasion pour dresser un portrait assez sombre du contexte économique auquel font face présentement les États-Unis, mais également le monde. Et c'est ce dernier élément qui a emboîté le pas à la déconfiture de l'ensemble des marchés financiers en fin de journée hier.

Pour ne pas aider les choses, au cours de la nuit dernière la Chine a révélé pour un troisième mois consécutif un ralentissement de son secteur manufacturier. En Europe, excluant la nervosité soutenue des marchés à l'égard de la dernière ronde de financement que doit parvenir à obtenir la Grèce pour éviter un défaut de paiement sur sa dette, il semblerait aussi que le sentiment du milieu des affaires germaniques ne serait plus très loin d'atteindre un niveau s'apparentant à celui d'une récession.

Appuyer par cette pléiade d'annonces négatives, le sentiment des investisseurs et spéculateurs en a pris pour son rhume, entrainant dans une forte spirale descendante l'ensemble des marchés financiers alors que tous fuient à la recherche de lieux sûrs pour protéger leurs investissements.

marches financiers 22 sept 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Dow Jones Industrial, un Index boursier américain de référence mondiale, a ainsi perdu sans difficulté 320 points pour s'établir à 10 687 points. Le prix du pétrole n'a pas été en reste, encaissant une perte de 5,50 $US/baril pour s'établir très près de 80 $US/baril. Même l'or, reconnu pour sa propension à servir de lieu de refuge aux investisseurs, a connu un recul significatif de sa valeur, perdant 66,20 $US/once pour clôturer à 1741,90 $US/once.

De manière intéressante, malgré les nouvelles de mauvais augures qu'a annoncées la Fed, seuls le dollar américain et les bons du Trésor ont su profiter de la déroute des marchés financiers pour atteindre de nouveaux sommets inégalés depuis le début de 2011; comme quoi malgré les difficultés économiques des États-Unis, les investisseurs y voient encore là l'un des meilleurs endroits où protéger leurs actifs.

Mentionnons au passage qu'avec la forte progression du dollar américain, le dollar canadien ne sera parvenu à maintenir le cap, passant sous la parité pour s'établir présentement à 0,9681 CAD/USD selon les derniers chiffres de la Banque du Canada.

Bien entendu, les prix des grains n'ont pu échapper également au vent de panique qui a emporté les marchés financiers. Le prix du maïs a ainsi atteint sa valeur la plus faible depuis le début de juillet dernier en perdant plus de 5% de sa valeur. Le soya a perdu de son côté près de 3% de sa valeur, marquant au passage un nouveau creux inégalé depuis mars 2011 à 12,81 $US/boisseau. Pour sa part, le blé a dû essuyer une perte de près de 5% de sa valeur pour se transiger maintenant à un niveau aussi faible qu'au début du mois de juillet dernier.

Prix des grains 22 septembre 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Devant cette baisse aussi marquée des prix des grains, nul besoin de mentionner que techniquement, les dommages qu'ils ont subis sur leurs graphiques respectifs ne représentent ainsi rien d'encourageant non plus.

La question est maintenant à savoir, comme à chaque vague de liquidation qui a eu lieu depuis le début de 2011 (la dernière remonte à la fin juin), jusqu'où les prix reculeront-ils avant de se stabiliser? Et à ce sujet, peu d'analystes osent s'aventurer puisqu'il n'y a que peu d'éléments rationnels qui justifient une correction aussi prononcée des prix des grains.

La balle est donc dans le camp des investisseurs et spéculateurs et repose sur leur résilience à endosser le nouveau contexte négatif qui a vu le jour avec les déclarations de la Fed. Mais certains croient qu'une fois le cœur de la tempête mit de côté, les prix des grains en seront quittes pour une nouvelle relance très intéressante supportée par l'achat frénétique des consommateurs en vue d'une récolte qui, envers et contre tout, se doit toujours d'être très maigre aux États-Unis pour répondre à la demande de la prochaine année.

 


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