Miné par l'impasse qui confronte toujours les républicains et les démocrates au sujet de l'augmentation du plafond de la dette américaine, l'ensemble des marchés financiers commence à très mal digérer la situation. Pour ne pas aider les choses, le « Departement of Commerce » a révélé aujourd'hui que le produit intérieur brut (PIB) américain n'a progressé que de 1,3% au cours du deuxième trimestre de 2011. Les marchés s'attendant plutôt à une croissance de l'ordre de 1,8%. Comme quoi l'économie américaine tourne toujours au ralenti, un constat pour le moins inquiétant et peu encourageant aux yeux des marchés financiers.
C'est donc avec cette idée en tête que les investisseurs et spéculateurs ont préféré se retirer aujourd'hui plutôt que de laisser courir davantage leur risque :
Dow Jones Industrial : -95 points à 12 098
S&P : -8,75 points à 1 288
Pétrole : -1,55 $US/baril à 95,89 $US/baril
Dollar américain (Index) : -0,396 point à 73,995 points
Or : +12,8 $US/once à 1626,20 $US/once (nouveau record historique cette semaine à 1634,90 $US/once
Et bien entendu, les prix des grains n'ont pas été en reste en suivant la parade à la baisse :
Hier dans son rapport hebdomadaire, le USDA a révélé des ventes à l'exportation américaine de grains décevantes et en dessous des attentes des marchés : maïs 485 000 tonnes (anticipation entre 550 000 et 950 000 tonnes), soya 373 000 (450 000 et 850 000 tonnes) et blé 474 000 tonnes (dans les attentes). Combiné au sentiment défensif des marchés financiers et les prévisions météorologiques plus « favorables » que connaît le Midwest américain, les prix des grains ont ainsi clôturé la semaine en forte baisse.
La date butoir pour qu'un consensus soit atteint avant que les États-Unis se retrouvent en défaut de paiement sur leur dette étant le 2 août 11, il faut s'attendre à un marché très volatil et imprévisible en début de semaine prochaine. Les conditions météorologiques étant le principal élément qui domine le marché des grains depuis maintenant quelques semaines, il faut s'attendre aussi à ce que celles-ci continuent encore un certain temps de jouer avec les prix des grains au gré des avaries météorologiques qui voient ou non le jour.
Pour l'instant, les modèles météorologiques à court terme offrent un certain répit aux cultures américaines en leur offrant des conditions plus humides bien qu'encore très chaudes. Mais certains parlent qu'une nouvelle vague de chaleur pourrait prendre forme à partir de la mi-août aux États-Unis, alors même que les cultures de maïs en seront à remplir leurs épis et celles de soya, au stade crucial du remplissage des gousses.
En attendant par contre, rien n'exclut un recul important des prix d'ici là alors que les marchés financiers mettront de côté les difficultés que peuvent encore rencontrer les cultures aux États-Unis pour se concentrer sur un problème beaucoup plus menaçant, pressant et inquiétant : la dette américaine.