Aujourd’hui le 5 septembre 2025
Difficile semaine sur le plan économique canadien. Le constat national? L’économie canadienne ralentit. Point final. Je vous donne un peu d’info, de perspective, et peut-être des piste de réflexion sur le « Big Picture », parce qu’au-delà des colonnes de chiffres et des pourcentages de ceci ou des pourcentage de cela, il y a des gens, comme vous et moi qui se lèvent le matin et qui ont doivent avancer dans la vie, peu importe le temps qu’il fait dehors ou à la bourse. Bon weekend 😊
L’emploi et le poids du quotidien
Depuis deux mois, les nouvelles sur l’emploi ne sont pas rassurantes. En juillet, le Canada a perdu 25 000 emplois. En août, la saignée s’est accélérée : 66 000 de plus. Le taux de chômage a grimpé à 7,1 %, son plus haut niveau en deux ans, et le taux d’emploi est tombé à 60,5 %. C’est un recul de 0,6 point depuis janvier, ce qui peut sembler minime, mais derrière ce chiffre, il y a des dizaines de milliers de familles qui sentent le sol se dérober un peu sous leurs pieds. Et ce ralentissement n’est pas seulement visible sur le marché du travail. Cette semaine, Statistique Canada a aussi confirmé que le PIB s’est contracté, notamment à cause de la baisse de nos exportations. Autrement dit, non seulement on crée moins d’emplois, mais on produit et on vend moins à l’étranger. C’est le portrait classique d’une économie qui freine.
Le quotidien des ménages
Et derrière ces chiffres, il y a une réalité encore plus palpable. Ici, au Québec, plus de 200 000 personnes cumulent deux emplois. Parmi elles, 80 000 travaillent plus de 50 heures par semaine. C’est énorme. Et ça ne traduit pas une passion soudaine pour le travail, mais bien une obligation économique : quand les salaires ne suffisent plus à couvrir le logement, l’épicerie, l’essence, l’électricité, la seule solution est d’ajouter un deuxième emploi, souvent au prix de la santé, du temps en famille et de la qualité de vie. C’est là qu’on voit le paradoxe : à l’échelle macro, l’économie perd des emplois. À l’échelle micro, des familles sont forcées d’en additionner deux pour s’en sortir.
Où ça cogne?
Les pertes d’emplois touchent des secteurs névralgiques comme les services professionnels et techniques (– 26 000), le transport et entreposage (– 23 000) et la fabrication (– 19 000). Seule la construction a ajouté des postes (+ 17 000), stimulée par l’urgence en matière de logement. Mais à l’échelle nationale, c’est une exception qui ne change pas la tendance générale. Sur le plan provincial, ce sont l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta qui encaissent les reculs les plus marqués, trois provinces centrales à notre économie, dépendantes de l’énergie, du commerce et de l’industrie.
Les enjeux économiques plus larges, la stagflation?
Un ralentissement de l’emploi peut, en théorie, aider à calmer l’inflation, parce qu’il réduit la pression salariale. Mais aujourd’hui, l’inflation ne vient pas seulement des salaires. Elle est alimentée par les droits de douane et tensions commerciales, ou les prix mondiaux des denrées et de l’énergie, et une demande encore forte dans certains secteurs comme le logement. Résultat : on se retrouve avec une économie qui ralentit, mais des prix qui ne baissent pas assez vite. C’est la définition même du spectre de la stagflation : croissance molle, chômage en hausse, inflation persistante.
La Banque du Canada coincée?
Pour la Banque du Canada, c’est possiblement un dilemme. Baisser les taux, pour donner de l’air aux ménages et aux entreprises, mais risquer de rallumer l’inflation. Maintenir la pression, pour contenir les prix, mais au prix d’un chômage plus élevé et d’un ralentissement plus dur.
Dans les deux cas, ce sont les Canadiens qui encaissent : soit par la hausse du coût de la vie, soit par la perte de revenus et d’emplois.
Le marché du travail est souvent le miroir de l’économie. En ce moment, ce miroir nous renvoie l’image d’un Canada qui ralentit. La Banque du Canada surveille ces données de près : si l’emploi continue de se dégrader, la question ne sera plus “si” les taux baisseront, mais “quand”.
Bref…
Deux mois consécutifs de pertes d’emplois, une économie qui se contracte, des ménages qui additionnent les heures pour survivre au coût de la vie : le Canada ralentit. La Banque du Canada doit jongler entre croissance économique, création de richesse, emploi et inflation… et le spectre de la stagflation plane.
Bon weekend,
SIMON BRIERE
Avertissement :
Le contenu et les opinions exprimés dans le présent commentaire sont uniquement ceux de l'auteur(s) et ne sont pas nécessairement partagés par R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. Les données et observations présentées ici ne sont fournies qu'à titre informatif et ne doivent pas être interprétées comme une indication ou garantie de rendement futur des marchés concernés. Le risque de perte dans les contrats à terme ou les options sur marchandises peut être important et ne convient pas à tous les investisseurs. Contactez votre représentant de compte pour plus d'informations sur ces risques. Les informations et les opinions contenues dans le présent document proviennent de sources jugées fiables, mais ne sont pas garanties quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Veuillez examiner soigneusement votre situation financière avant de prendre des décisions de transaction. R.J. O'Brien & Associés Canada Inc. est membre de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) et du Fonds canadien de protection des investisseurs (FCPI).