Entrainés par une nouvelle vague d'incertitude, les marchés ont liquidé d'importantes positions, entrainant en forte baisse les prix des grains.
D'un consensus général, se sont surtout les fonds d'investissements et spéculateurs qui mènent le bal présentement et leur réaction ne s'apparenterait que très peu avec le contexte fondamental réel des grains qui demeure dans l'ensemble positifs envers et contre tout. Ceux-ci s'interrogent plutôt sur l'état général de l'économie mondiale et la pérennité de sa croissance:
Les inventaires de pétrole seraient plus élevés que prévu aux États-Unis.
Certains indicateurs signaleraient que l'économie des États-Unis serait encore très faible et fragile.
Les marchés craignent toujours que la Chine ne prenne d'autres mesures monétaires afin de faire ralentir son économie en surchauffe et contrôler l'inflation domestique qui persisterait toujours.
En Europe, les banques centrales de la Grande-Bretagne et de l'Union Européenne ont décidé de laisser leur taux d'intérêt directeur inchangé. Par contre, les marchés seraient déçus des derniers rapports financiers qui ont été dévoilés par différentes compagnies.
Ainsi, face à ces incertitudes économiques, les marchés ont préféré retirer leurs investissements les plus à risque tel que ceux dans les commodités, incluant celles agricoles. Sans surprise, le prix du pétrole a notamment connu un repli important de sa valeur, passant de près de 115 $US/baril en début de semaine, à moins de 100$US/baril aujourd'hui (98,61 $US/baril). Ceci représente une très importante correction de plus de 16 $US/baril. L'or, qui a atteint récemment un sommet historique de 1560 $US/once, a aussi connu une baisse importante pour s'établir maintenant à 1467 $US/once. De son côté, la valeur du dollar américain a bondi comme il se doit, celle-ci étant passée d'un creux de près de 72,80 points sur son Index hier pour s'établir présentement à 74,385 points.
Pour les grains, la correction qu'a entrainée la réaction d'inquiétude des marchés financiers s'est aussi fait sentir. Pour livraison immédiate depuis la fermeture des marchés hier, le prix du maïs a perdu 2,6% de sa valeur, celui du soya 2,0% et celui du blé 2,3% . Pour la prochaine récolte, c'est respectivement 1,13%, 2,2%, 2,0% de recul qu'on dû absorber les prix du maïs, soya et blé.
Par contre, entre aujourd'hui et le début de la semaine, le contexte de marché des grains n'a que très peu changé. À l'exception des ventes hebdomadaires à l'exportation de grains décevantes qu'a révélé ce matin le USDA, rien ne justifie toujours concrètement une baisse de leur valeur comme le rappel ce commentaire publié par Andrew Johnson du Dow Jones Newswires :
« La liquidation générale demeure le principal élément qui affaibli les prix (des grains), les facteurs fondamentaux stimulant que sont le retard des ensemencements, les mauvaises conditions des cultures et les inventaires serrés ayant échoué dans leur tentative de supporter les prix. »
La progression importante des ensemencements rapportés dans plusieurs États américains du Midwest au cours des derniers jours expliquerait partiellement ce désintérêt des marchés à supporter davantage les prix pour l'instant selon certains analystes.
Pour les prochains jours, les prévisions météorologiques seraient très partagées. Dans le nord du Midwest, les conditions devraient demeurer encore très humides et continuer de ralentir les ensemencements. Dans le sud-est du Midwest, la situation serait sensiblement la même. Par contre, pour le reste des régions du Midwest américain, en dehors de quelques averses allant jusqu'à 1 pouce de précipitations, les conditions devraient continuer de permettre aux producteurs américains de rattraper du retard. Certains analystes estiment que jusqu'à 40-45% des ensemencements de maïs pourraient être complétés d'ici la semaine prochaine aux États-Unis.