Nouvelle

Survol du marché des grains pour la semaine du 14 mars 2011

20 mars 2011,

Au terme de la semaine du 10 mars 2011, les prix des grains ont réalisé un jeu de yoyo hors du commun. Alimentés par un contexte général des marchés financiers très négatifs, les investisseurs et spéculateurs ont réalisé d'importantes liquidations de leurs positions et écrasé à la baisse (« limit down ») les prix des grains lundi, mardi et mercredi dernier. Cette correction des prix a amené ceux-ci à envoyer d'importants signaux techniques négatifs (bris de tendances haussières, de moyennes mobiles et de supports importants) et à atteindre des creux inégalés depuis plusieurs mois.

Pour livraison immédiate (mai 11), le prix du maïs a ainsi touché mercredi un creux de 6,08 $US/boisseau (239 $US/TM), celui du soya 12,70 $US/boisseau (467 $US/TM) et celui du blé 6,56 $US/boisseau (241 $US/TM).

Prix grains 18 mars 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est principalement la situation au Japon, avec les menaces qu'ont imposées les centrales nucléaires en difficultés, qui a fait fuir les investisseurs et spéculateurs, et ce, autant du côté du marché des grains que sur l'ensemble des autres marchés financiers. Même les révoltes populaires au Moyen-Orient et en Afrique, qui exerçaient déjà une pression négative sur les marchés financiers, ont été mises de côté devant la gravité des problèmes rencontrés par le Japon suivant le tremblement de terre du 11 mars dernier.

Pour le marché des grains, la situation au Japon en a aussi amené plusieurs à s'interroger à savoir s'il fallait craindre un ralentissement des importations nipponnes de grains ou non. Rappelons que le Japon est un important consommateur de grains et que sa production ne peut répondre au besoin de son importante population estimée à plus de 130 millions d'habitants (près de 4x celle du Canada et 2x celle de la France). C'est pourquoi, selon les chiffres du USDA, le Japon est d'ailleurs respectivement le 1er, 4e et 5e plus important importateur mondial de maïs, soya et blé dans le monde.

Or dans cette perspective, bien que la situation au Japon force un ralentissement des importations et de la consommation de grains dans l'immédiat, le pays devrait en principe augmenter de manière significative ses achats de grains au cours des prochains mois afin de renflouer ses réserves endommagées et assurer les besoins de sa population.

Sachant que les niveaux des inventaires américains sont notamment déjà prévus serrés pour la fin de l'année en cours, cette perspective a eu tôt fait de calmer certains investisseurs et spéculateurs du côté des grains. Par la force des choses et, les inquiétudes nucléaires se dissipant quelque peu au Japon, les craintes des marchés se sont aussi atténuées mercredi. Ce calme après la tempête leur a permis par la suite jeudi de concentrer leur attention sur deux éléments très positif et stimulant pour les prix des grains:

 

La question reste à savoir maintenant comment les prix des grains devraient se comporter au cours des prochains jours/semaines. Et cette question est de taille puisque, comme nombre d'analystes le signalent, le comportement actuel des marchés financiers, et par la même occasion celui des prix des grains, est tout aussi bien dire imprévisible considérant la volatilité extrême à laquelle ils sont exposés présentement (voir Grainwiz - La volatilité des marchés à son meilleur).

Il ne reste cependant que deux semaines avant la parution du très attendu premier rapport officiel du USDA sur les intentions d'ensemencements aux États-Unis qui sera publié le jeudi 31 mars prochain. D'ici là, à moins que d'autres événements imprévisibles ne surviennent à nouveau, la situation fondamentale actuelle des grains (offre et demande) et les incertitudes entourant les semis aux États-Unis font en sortent que les prix des grains devraient demeurer élevé et pourrait même progresser à nouveau de manière intéressante comme en témoigne leur relance de jeudi et vendredi dernier.

 

Nouvelles en vrac

  • Selon le Buenos Aires Grains Exchange, la production de soya en Argentine devrait maintenant s'établir pour cette année à 48,8 millions de tonnes et celle du maïs à 20,5 millions de tonnes. En raison des conditions de sécheresse de début de saison (novembre à mi-janvier), les productions de ses cultures devraient être moins élevées que prévu. L'an dernier, selon le USDA, la production de soya à atteint 54,5 millions de tonnes et celle de maïs 22,8 millions de tonnes en Argentine.

  • Mato Grosso do Sul au BrésilDes informations circuleraient à l'effet qu'en raison des conditions très humides des dernières semaines au Brésil ( particulière dans la région de Mato Grosso do Sul), non seulement une baisse de la production Brésilienne de 1,5 million de tonnes serait à prévoir, mais certains acheteurs importants (Cargill, Bunge, ADM) refuseraient présentement de prendre livraison de certains lots de soya en raison de leur piètre qualité. Ceci donne à penser pour certains que les acheteurs pourraient éventuellement délaisser le Brésil pour réaliser plutôt leurs achats aux États-Unis. Après les États-Unis, le Brésil est le 2e plus important producteur et exportateur mondial de soya.

 


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