Avec un peu de recul, difficile de dire que le prix du maïs n’est pas excellent cette année. Vendre du maïs de grade 3 ou moins à 220 $ la tonne, 230 $ la tonne et parfois même plus, ça fait très longtemps que nous avons vu ça. En fait, à comparer les dernières années, on peut assez facilement dire que de tels prix étaient souvent le mieux qu’on pouvait espérer obtenir, pour du grade 2 ou mieux…
Pendant ce temps, malgré des « bases » jusqu’ici très intéressantes, le prix du soya lui-même reste décevant. Le marché à Chicago en a pris pour son rhume depuis l’accord États-Unis et Chine, la récolte record qui se confirme de plus en plus pour le Brésil, et maintenant les craintes du coronavirus.
Alors, qu’est-ce qui devrait se semer le plus au Québec ce printemps?
Il est encore tôt pour se prononcer, mais a priori, le maïs vient en tête de liste considérant son prix avantageux. Un peu comme les marchés le font souvent à Chicago, le ratio soya/maïs des prix au Québec abonde dans le même sens.
Comme l’illustre assez bien le graphique, il y a certainement un lien apparent entre ce ratio, et une hausse ou réduction des ensemencements de maïs.
Pratiquement à chaque fois, depuis 2002, que ce ratio a plongé sous la moyenne (ligne noire), il s’en est suivi, dans les années suivantes, une augmentation des superficies en maïs (histogramme dans le bas du graphique). L’exception la plus apparente à cette règle, 2019.
Sachant maintenant le début de saison très difficile et tardif de 2019, on peut facilement déduire qu’en réalité, c’est que des superficies prévues en maïs ont finalement été semées en soya. D’ailleurs, c’est ce que le rapport d’intention d’ensemencements de Statistique Canada prévoyait en avril l’an dernier, une hausse de +4,15 des superficies en maïs au Québec pour 2019. Nous aurons finalement eu un recul de -1 %.
Toujours selon ce ratio, on peut donc facilement déduire que pour 2020, les producteurs du Québec seront tentés d’augmenter considérablement leurs ensemencements de maïs. On peut aussi envisager en ce sens que le prix du maïs risque alors d’en subir les contrecoups à partir de l’automne prochain, si bien sûr la météo n’est pas capricieuse de nouveau en 2020.
Tout n’est cependant pas nécessairement aussi tranchant qu’on aimerait que les choses le soient dans le marché des grains. En dehors d’un autre printemps difficile, il y a certainement matière à se questionner sur les autres contraintes qui pourraient freiner les ensemencements de maïs en 2020.
En tête de liste, on retient que la dernière récolte a été très tardive. Il n’est donc pas si sûr que tous arriveront à la ligne de départ fin prêts ce printemps pour semer leur maïs dans les temps.
Ensuite, même si le prix du maïs apparaît très intéressant, avec les mauvais rendements de 2019, certains producteurs pourraient aussi forcer un peu plus sur le soya, pour des raisons essentiellement économiques.
Enfin, le prix du blé aura surpris depuis maintenant un bon deux ans en se montrant très avantageux en plusieurs occasions, spécialement celui du blé fourrager. Ce pourrait être très bien une alternative considérée un peu plus cette année aussi.
Il n’est donc pas nécessairement aussi facile qu’on le souhaiterait de dire s’il se sèmera beaucoup plus de maïs cette année au Québec, pour 2020. On pourrait alors se surprendre de voir le marché local (les bases…) se montrer encore vigoureux au cours de l’an prochain.
Cependant, le marché du Québec n’est pas celui de Chicago. Aux États-Unis, les premières prévisions penchent fortement en faveur d’une hausse marquée des ensemencements de maïs. Et même si ces ensemencements ne sont pas aussi importants qu’on le dit jusqu’à présent, une bonne saison et de bons rendements risquent quand même de freiner rapidement les prix à la bourse.
Se protéger avec quelques premières ventes de son maïs pour 2020 est une bonne approche pour éviter des mauvaises surprises à partir de l’automne. Contactez l’un de nos conseillers en commercialisation pour connaître nos premières offres de 2020-2021!