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Lettre sur l'agriculture - Chute du prix des viandes

17 décembre 2014,

C’est un mois de décembre difficile pour le marché de la viande avec d’importantes baisses pour le prix du bœuf et du porc. Cependant, peu de changements fondamentaux expliquent une telle réduction. Le prix du bœuf connaît sa plus grosse chute depuis 2011 alors que le prix du porc touche un creux de 21 mois. Est-ce une opportunité? De plus, le prix du veau d’engraissement est à son 5ème « limit down » consécutif avec une baisse de 15¢/lb en 5 jours, est-ce que le rapport Cattle-on-Feed de vendredi sera casser la tendance?

 

Maïs: +2 ¼ à 4.08 ¼ sur mars’15 et +1 ¼ à 4.32 sur déc’15

Soya : +3 ½ à 10.27 sur janv’15 et +7 ½ à 10.09 ½  sur nov’15

Tourteau : +2.70 à 359.30 sur janv’15 et +3.20 à 332.90 sur déc’15

Porc :  -1.20 à 80.48 sur fév’15 et -1.48 à 88.90 sur juin’15

Bœuf : -2.55 à 156.43 sur déc’14 et -1.48 à 148.18 sur juin’15

CAD : -0.21 à 85.54 sur décembre 2014

 

Depuis le début décembre, le prix du bœuf a chuté de 15¢/lb passant de 171à 156¢/lb (-9%) tandis que celui du veau d’engraissement a perdu 20¢/lb (-8.5%). Pendant la même période, le prix du porc de février a baissé de 9¢/lb (-10%) désormais sous la barre des 80 cents la livre ce qui n’était pas arrivé depuis mars 2013. Mais que s’est-il passé durant ces 2 semaines et demie ? L’offre et la demande ont légèrement changé ce qui explique en partie cette drastique chute de prix, mais il y a aussi d’autres facteurs externes qui sont venus amplifier le mouvement. Sur le marché des viandes, on voit que le prix des découpes sont très faibles à 87.25¢/lb pour le porc et de 232.54¢/lb pour le bœuf select, mais ces fluctuations ne représentent qu’une baisse de 6% et 5% respectivement depuis le 1er décembre, donc moindre que celles des contrats à terme. Ceci est principalement dû à la production plus élevée la semaine dernière et une baisse des achats après la Thanksgiving.

Il y a aussi l’impact des investisseurs qui accentuent le mouvement baissier des viandes. Avec beaucoup d’incertitude économique en Russie et en Europe, en plus de la chute du prix de l’énergie, les investisseurs retirent leurs billes des matières premières puisqu’ils sont plus fébriles. De plus, l’économie américaine a des perspectives économiques plutôt favorables ce qui explique la force de son dollar et ceci est négatif pour l’ensemble des prix des matières premières puisqu’ils sont libellées en dollar américain. La participation des non-commerciaux dans le marché des viandes était très élevée il y a 1 mois et malgré la liquidation des dernières semaines, leur position « acheteur » représente 180% du volume journalier dans le marché du porc et 244% du volume dans le bœuf (tableau 1). Cette proportion est plus élevée que dans la plupart des marchés à terme puisqu’il n’y a pas beaucoup de participants dans les viandes versus le marché du pétrole par exemple, ce qui explique pourquoi un retrait des fonds peut avoir une impact notable. Cela met de la pression supplémentaire sur le prix des viandes et l’entraine dans un effet boule-de-neige…. Ce qui peut créer des opportunités.

Notamment, le prix du porc pour l’été prochain est similaire à celui du prix cash d’aujourd’hui. Cela est insensé vous me direz et vous n’avez probablement pas tard. Depuis le début de l’historique du prix cash, en 1997, le prix comptant du porc augmente en moyenne de 31% entre le début janvier et le mois de juin, juillet et août. À seulement une reprise le prix cash avait diminué entre janvier et la mi-juin, c’était en 2002 et la baisse était de seulement 3%. Pour plus de détail, voir le PDF attaché. En somme, les prix d’été dans le porc, au tour de 88¢/lb, semble un bon point d’entrer pour acheter.

Concernant le rapport Cattle-on-feed de vendredi prochain, la moyenne des estimés se situe à 101.2% du nombre de bête en parc comparativement à novembre 2013 (tableau 2). Malgré des placements plus faibles que l’an dernier, à -3.4% selon la moyenne des estimés, ils sont amplement suffisant pour remplacer les bœufs qui ont pris le chemin de l’abattoir. La commercialisation est prévue pour être 9.8% inférieur à l’an dernier mais il ne faut pas oublier que le mois de novembre 2014 à une journée de moins qu’en 2013 ce qui cause un biais à la baisse lorsqu’on compare les 2 années. Par ailleurs, personne ne s’obstine lorsque vient le temps de débattre de l’offre limitée des bovins d’engraissement puisque les producteurs retiennent les génisses pour la reproduction. Alors qu’est-ce qui explique la chute de 15¢ du prix du feeder ? La demande est normalement plus faible lorsque vient le temps des fêtes ce qui explique les placements plus faibles en décembre versus les 2 mois d’avant. Aussi, les prix en octobre et novembre étaient excessivement élevés en raison de la rareté des veaux et de la forte demande pour remplir les parcs d’engraissement en prévision de la commercialisation pour l’été prochain.  Finalement, il faut relativiser. Le prix du feeder a explosé depuis 2012, la récente chute n’est pas si dramatique lorsqu’on la compare avec son ascension (graphique 1)

 

Tableau 1 – Position des spéculateurs

Tableau 2 - Estimés du rapport Cattle-On-Feed du 19 décembre

Catégorie

Étendue des estimés

Moyenne des estimés

# de têtes implicites

(Pourcentage de l’an dernier)

Millions de têtes

En parc, 1 octobre

100.0% - 102.4%

101.2%

10,847

Placé en septembre

93.5% - 101.8%

96.6%

1,803

Commercialisation en sept.

88.5% - 93.7%

90.2%

1,497

Graphique 1 – Prix de feeder depuis 1971

 

Bonne soirée !

 

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