Aujourd’hui le 31 juillet,

·   Les abattages de porc se maintiennent à 5.5% de plus qu’en 2013

·   En raison de la chaude température, le poids des carcasses diminuent à 210.5 lbs

·   Nouveau sommet depuis 7 mois de la carcasse découpée à 87.48 ¢/lb

·   Les spéculateurs ont seulement liquidé 37 000 contrats de maïs, position actuelle de 243 000… opportunité à venir pour les acheteurs de grains ?

·   Pour un 5^ème mois consécutif, le Canada a une croissance économique négative

·   Le huard clôture à son plus faible niveau depuis 2004, à 0.764 $CA / $US

Rédigé par Gabriel Joubert-Séguin, Stratège de marché chez R.J. O’Brien et Associés Canada

**R.J. O’Brien et Associés est le plus important courtier de commodité à la Bourse de Chicago avec plus d’un siècle d’expérience**

Les abattages hebdomadaire de porc restent aussi élevés que la semaine dernière comparativement à 2013, soit 5.4% de plus (graphique 1) avec 2.14M têtes. Le poids est sur une tendance baissière ce qui est normal durant l’été puisque les bêtes ont moins d’appétit, le poids moyen des carcasses est rendu à 210.48 lbs ce qui maintient l’écart avec les années précédentes (graphique 2). En sommes, la production a été de 450M livres ce qui est 13% de plus qu’en 2014 et 9.3% de plus qu’en 2013. Selon le rapport Hogs & Pigs du mois de juin, les abattages actuels sont toujours sous l’inventaire rapporté des cochons de 180 lbs et plus au 1^er juin, soit +8% que 2013, contre des abattages moyens de +5.5% depuis le 1^er juin. Les abattages devraient retourner graduellement vers les niveaux de 2013 au mois de septembre puisque le catégorie 120 à 179 lbs était seulement 3.2% supérieur à 2013. Pour le reste de 2015, les abattages devraient diminuer à seulement +1% que 2013. Rappelons-nous que les intentions d’insémination pour cet été étaient 4.7% sous les niveaux de l’été dernier ce qui aura un impact positif sur les prix du printemps prochain, sans parler qu’un retour de la DEP est toujours possible selon Steve Meyer.

La valeur de la carcasse découpée a touché un nouveau sommet aujourd’hui, à 87.48 ¢/lb, soit le plus haut prix depuis le début de la dégringolade hivernale en décembre dernier (graphique 3). De plus, le prix cash augmentait en date d’hier, à 78.83 ¢/lb et l’indice du CME sera publié à 78.75 ¢/lb lundi matin. On voit que le marché comptant du porc est fort ce qui était très contraire au marché bousier d’aujourd’hui. Peut-être parce que nous sommes à la fin du  mois, mais il y avait une grosse pression baissière qui a fait baisser les prix de 1.5 ¢/lb. Le prix du contrat d’août est désormais sous le prix cash contrairement au début de la semaine et en raison de la force du marché comptant, on recommande de fermer les protections du mois d’août et se mettre des cibles de ventes entre 80 et 81¢/lb.

Entre le 22et 28 juillet, le prix du maïs a baissé de 33¢/boisseau et comme la semaine précédente, plusieurs attribuaient la majeure partie de cette baisse par un retrait des fonds de spéculation. Toutefois, ils ont très peu liquidé comparativement à ce qui était attendu, ils ont vendu un net de 37 000 contrats de maïs pour une position d’acheteur de 243 000 contrats à la fermeture de mardi dernier. Étrangement, au début juin, le prix du maïs était au même niveau qu’aujourd’hui, mais les fonds de spéculation avaient une position vendeur de 120 000. Autrement dit, il serait possible de voir le prix baisser encore un peu si ces spéculateurs ferment leur position ce qui pourrait amener le prix de décembre entre 3.60 – 3.70, mais ne serait pas rationnel avec le fondamental.  Cela serait une très bonne opportunité pour les acheteurs de maïs de profiter de cette exagération en fermant de prix pour l’année commerciale 2015/2016. Par ailleurs, les spéculateurs ont vendu 28 000 de soya (position de +62 000 contrats), ont vendu 15 000 de blé (position de +5000 contrats), ont acheté 5000 de porc (position de +22 000 contrats) et ont  vendu 10 500 de bœuf (position de +27 500 contrats).

Alors qu’hier les États-Unis ont affiché une croissance annualisée du PIB de 2.3% pour le 2^ème trimestre, c’est tout le contraire au Canada. Pour un 5^ème mois consécutif, la Canada a affiché une croissance économique négative en mai, à -0.2% en raison de la faiblesse des secteurs de la fabrication, de l’extraction minière et en carrière, de l’extraction pétrolière et gazière ainsi que le commerce en gros. La définition économique d’une récession est lorsqu’un pays a une croissance économique négative pendant au moins 2 trimestres ce qui devrait être le cas pour le Canada lors de la publication des données du mois de juin. Néanmoins, plusieurs économistes s’entendent pour parler d’une « contraction » puisque les difficultés économiques sont concentrées dans les provinces pétrolières (Alberta, Saskatchewan et Terre-Neuve). Suite à la publication de la donnée négative, le dollar canadien termine la semaine à son plus bas niveau depuis 2004, à 76.40 $US pour 100 $CA. Il faut dire que le prix du pétrole n’aide pas, en baisse de 3% aujourd’hui à 46.90 $US/baril.

Graphique 1 – Abattage hebdomadaire de porc (en million)

Source: USDA – Estimated Weekly Meat Production Under Federal Inspection 

Graphique 2 – Poids moyen hebdomadaire des carcasses de porc

Source: USDA – Estimated Weekly Meat Production Under Federal Inspection

Graphique 3 – Prix de la carcasse de porc découpée (¢us/lb)

Graphique 4 – Prix du contrat de porc d’août (¢us/livre)

Bonne fin de semaine,

GABRIEL JOUBERT-SÉGUIN, CAIA