Nouvelle

Difficile de prendre la décision de vendre cet automne

02 décembre 2014,

Les récoltes sont terminées et les batteuses rangées, ne reste plus que le grain à vendre. Mais, cette décision ce ne sera certainement pas des plus facile à prendre dans les prochains mois. Et vous n’êtes pas les seuls. En réalité, que ce soit au Québec, comme dans le reste du Canada et des États-Unis, et même jusqu’en Amérique du Sud, nombreux sont les producteurs qui ne peuvent encore se résoudre à vendre malgré la hausse depuis octobre dernier qui propose aujourd’hui des prix plus intéressants.

Certains producteurs ne veulent tout simplement pas vendre, question de reporter des profits en 2015, alors que d’autres préfèrent plutôt attendre encore de meilleurs prix avant de prendre une décision. Après tout, la dernière récolte vient à peine de se terminer, et il reste encore plusieurs mois afin de capturer de meilleurs prix. Alors, pourquoi vendre si tôt ? Sauf que certaines réflexions s’imposent…

Question d’habitude, on peut certainement tenir pour acquis que les prix grimperont comme chaque année à l’hiver et au printemps. Mais est-ce que ce sera vraiment le cas, et surtout, de façon assez importante pour justifier le risque qu’on pourrait prendre présentement de les voir plutôt baisser ?

Difficile à dire bien sûr… Il reste néanmoins que contrairement aux dernières années, où on parlait d’inventaires américains et mondiaux exceptionnellement serrés, cette année propose plutôt une abondance de grains. Ceci justifie mal que les prix puissent encore grimper beaucoup plus.

Certains seront tentés de rappeler qu’il y a à peine quelques semaines, le même discours circulait. Et pourtant, les prix ont bondi en octobre et novembre. Vrai, sauf qu’il faut reconnaitre qu’il s’agit plus d’un coup de dé. En réalité, n’eut été des récoltes tardives américaines et des problèmes de logistiques aux États-Unis, difficile de croire que les prix seraient aussi intéressants aujourd’hui à la bourse.

Au Québec, la situation est par contre un peu différente. Les récoltes n’ont certainement pas été à la hauteur des attentes, que ce soit en terme de qualité comme de quantité. C’est plus spécialement vrai dans le maïs, où la qualité est très variable, passant de grade 2 occasionnel à surtout du grade 3 et parfois même du grade 4.

Pour les acheteurs, le défi est donc double. Non seulement les quantités récoltées sont insuffisantes cette année pour répondre à la demande, mais la qualité elle-même est devenue un enjeu. Pour les producteurs qui ont de la qualité, il s’agit très certainement d’une opportunité de vendre à prix intéressant dans les prochains mois.

Par contre, ceux qui n’en ont pas courent un risque sur deux fronts : que les acheteurs ne soient pas prêts à payer aussi cher pour leur maïs, et qu’ils se rabattent plutôt sur du maïs américain pour s’approvisionner en qualité. Et, s’il est vrai que les mauvaises récoltes insuffisantes au Québec offrent un support intéressant dans le prix local, il n’en reste pas moins que le Québec n’est lui-même qu’une des parties prenantes dans le marché nord-américain. Et qui dit marché nord-américain dit aussi récoltes records américaines cette année.

 

 


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