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Les prix des grains peuvent-ils reculer davantage?

24 juin 2018,

Le printemps avait bien débuté pour les prix des grains au Québec. Il n’y a pas encore si longtemps, le prix du maïs avoisinait 210-220 $ la tonne et le soya a même brièvement effleuré 500 $ la tonne. Mais, en l’espace de seulement trois semaines, tout espoir de voir les prix atteindre d’autres sommets aura fondu comme neige au soleil. C’est spécialement le cas du soya qui est plongé sous 430 $ la tonne, le maïs étant resté un peu plus ferme de 200 à 205 $ la tonne.

À l’image des conditions pour les cultures au Québec, celles aux États-Unis sont jusqu’ici remarquables, les meilleurs depuis plusieurs années. L’idée que de nouveaux rendements record soient au rendez-vous cet automne fait du chemin et, à Chicago, les spéculateurs en ont pris bonne note. Bien entendu, les sauts humeurs et menaces commerciales de M. Trump ajoute des inquiétudes supplémentaires dans l’air.

La Chine a annoncé des taxes sur les importations de soya américain, et le Mexique, des taxes sur les importations de maïs américain. Avec de bonnes récoltes américaines qui se profilent à l’horizon, ces taxes ne sont certainement pas positives pour les perspectives des prix.

Doit-on maintenant craindre que les prix puissent reculer davantage d’ici les récoltes? Le risque apparait réel, mais doit être nuancé.

Dans le cas du maïs, la faiblesse du dollar canadien aidant, on doit reconnaître que jusqu’ici les acheteurs n’ont pas hésité à compenser une portion du recul important des prix à Chicago. Ceci aura permis aux prix de se maintenir la tête hors de l’eau à plus de 200$ la tonne.

Cependant, les stocks de maïs apparaissent encore élevés au Québec, plus que dans les dernières années. Sur le terrain, on rapporte aussi que plusieurs producteurs ont encore de bons volumes à vendre d’ici les récoltes.

En d’autres mots, oui il apparait possible que les prix gagnent du terrain de nouveau si, à Chicago, le marché du maïs bondit. Ce n’est d’ailleurs pas impossible, pour autant que des problèmes aient lieu comme ce fût le cas l’an dernier pendant la pollinisation aux États-Unis. Mais, ceux qui attendaient encore il n’y a pas si longtemps 220 $ la tonne pour bouger pourraient être déçus. Considérant le recul impressionnant des dernières semaines à la bourse, les prix actuellement proposés demeurent en réalité intéressants, surtout pour ceux qui ont encore beaucoup de stocks à écouler.

Le cas du soya apparait plus préoccupant. Malgré la forte baisse à Chicago, les acheteurs au Québec n’ont pas particulièrement manifesté d’intérêt à supporter dernièrement les prix. On peut certainement encore espérer un rebond à la bourse, mais le risque demeure que les prix au Québec restent encore lourds d’ici les récoltes à défaut d’intérêt des acheteurs.

Tout comme pour le maïs, les stocks de soya sont aussi plus importants qu’à la normale pour cette période-ci. Un producteur qui a encore du soya de l’ancienne récolte à vendre devra donc probablement patienter jusqu’à la récolte et même considérer vendre récolte. Par contre, sachant que d’importants volumes sont exportés à l’automne, il demeure intéressant de s’informer dès maintenant si des prix récoltes pourraient rejoindre nos objectifs de vente.

Vous avez des questions concernant la situation dans les marchés ou vous souhaitez connaître les prix proposés dans le réseau Agrocentre, contacter l’un de nos spécialistes de la commercialisation.

Bonne Saint-Jean!

 

 

 


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