Après avoir connu une fin de mois de novembre en force à Chicago, spécialement du côté du marché du soya, les prix des grains débutent le mois de décembre sous pression.

Aujourd’hui, le rapport hebdomadaire sur les exportations et ventes à l’exportation de grains américains de la semaine dernière a proposé des résultats mixtes à décevants : 

Maïs – Ventes de 761 000 tonnes, sous les attentes des marchés qui étaient de 900 000 à 1 200 000 tonnes, bien qu’au-dessus du rythme nécessaire par semaine pour atteindre la prévision d’exportations record 2016-17 qui est maintenant de 659 000 tonnes/semaine d’ici la fin août 2017.

Soya – Ventes de 1,39 million de tonnes, dans les attentes les plus élevées des marches qui étaient de 1,0 à 1,4 million de tonnes. Il faut qu’elles soient maintenant de seulement 349 000 tonnes par semaine d’ici la fin août 2017 pour atteindre la prévision d’exportations record du USDA pour 2016-17.

Blé - Ventes de 484 000 tonnes, dans les attentes des marchés de 300 000 à 500 000 tonnes et plus que le volume nécessaire par semaine de 284 000 tonnes d’ici la fin mai 2017 pour atteindre la prévision du USDA.

Rappelons que la semaine dernière était une semaine écourtée par le congé du Thanksgiving aux États-Unis. Il faudra voir dans les prochaines semaines si les fortes exportations et ventes à l’exportation de maïs et soya commencent concrètement à ralentir. Ceci viendrait sans aucun doute alourdir le contexte des marchés alors que des récoltes américaines record doivent être écoulées dans les prochains mois. 

En Amérique du Sud, les conditions de début de saison pour les cultures de maïs et soya demeurent toujours très favorables.

Le sud du Brésil et l’Argentine demeurent cependant à surveiller. Pour le moment, des précipitations sur le radar assurent encore des conditions favorables, mais certaines zones asséchées persistent.

Le rapport mensuel de trituration de soya aux États-Unis du USDA pour le mois d’octobre dernier fait état d’une trituration de 175,88 millions de boisseaux, un niveau dans la moyenne des prévisions des marchés (173,5-178 millions de boisseaux). C’est plus de 5,5 millions de boisseaux qu’à pareille date l’an dernier, et nettement plus que la moyenne des 5 dernières années pour un mois d’octobre de 150,11 millions de boisseaux. Au cumulatif, depuis le début de l’année commerciale 2016-17, 314,15 millions de boisseaux de soya ont été triturés aux États-Unis, en avance de près de 10 millions de boisseaux par rapport à l’an dernier.

Pour le mois d’octobre, les stocks d’huile de soya ont reculé de -1,49% par rapport à octobre l’an dernier à 1,437 million de lb, en hausse par contre de leur creux de septembre de 1,417 million de lb. Ce niveau demeure très faible, corroborant très bien la dynamique très intéressante qui a supporté avantageusement le marché de l’huile de soya à un sommet depuis 2014 à Chicago.

Techniquement, le marché du soya à Chicago a définitivement écarté la forte tendance haussière qui l’a emporté de plus de 0,50 $US/boisseau dernièrement.  Il faut maintenant surveiller un bon support sous 10,30 $US/boisseau (CàT Janv 17) dans les prochains jours. Le marché du maïs continue de son côté de s’effriter. Sur le contrat de mars 17, il est passé sous un 1^er support plus important à 3,43-3,44 $US/boisseau, le prochain support important à surveiller étant autour de 3,35-3,40 $US/boisseau. Pour sa part, le contrat à terme courant du blé à Chicago (maintenant celui de mars 17) est passé sous la barre de 4,00 $US/boisseau. Soulignons par contre que l’échéance de décembre 16 a atteint aujourd’hui un nouveau creux inégalé depuis mai 2006 à 3,6950 $US/boisseau. Pour le moment, rien ne signale un renversement de la forte tendance baissière à l’œuvre, bien que le contexte de marché soit maintenant survendu. 

S’il n’est certainement pas encourageant pour les producteurs vendeurs de grains de constater un revers des marchés à Chicago présentement, rappelons toutefois qu’il n’est pas rare selon la tendance saisonnière d’assister au cours de la 1^re moitié du mois de décembre à un recul des prix du maïs, soya et blé à de nouveaux creux. Toujours selon cette tendance saisonnière, ceux-ci se stabilisent généralement par la suite en attendant le rapport mensuel important du USDA de janvier, pour par la suite amorcer un retour progressif à la hausse vers des sommets au printemps.