Nouvelle

Les prix des grains s’effritent de nouveau

25 août 2016,

Les dernières prévisions météo restent dans l’ensemble favorables pour les cultures américaines en cette fin de saison 2016, ce qui se fait bien sentir sur les prix. Pour la récolte, à Chicago, celui du maïs s’approche tranquillement de son creux à 3,2250 $US/boisseau (CàT Déc. 16) avec une fermeture aujourd’hui à 3,32 $US/boisseau, le soya également avec un creux à 9,43 $US/boisseau (CàT Nov. 16) et une fermeture à 9,7525 $US/boisseau. Le blé à Chicago n’est pas en reste, celui-ci revisitant actuellement le support clé de 4,00 $US/boisseau (CàT Sept. 16) avec fermeture aujourd’hui à 4,0125 $US/boisseau.

Le ProFarmer Crop Tour aux États-Unis se termine aujourd’hui, avec les derniers résultats de cet évènement qui en est à sa 26e édition qui seront présentés en soirée. Pour l’essentiel jusqu’à présent, tout indique que le rendement de 175,1 boisseaux/acre du USDA serait trop riche, alors qu’à l’opposé un fort potentiel de rendement reste encore bien possible dans le soya, surtout si la météo continue de coopérer.

À seulement quelques semaines des récoltes, ce qui ne fait pratiquement plus aucun doute, c’est que les productions américaines de maïs et soya seront ainsi importantes, très importantes. Et, comme toujours, la pression des récoltes aidant, les marchés semblent déjà s’ajuster en conséquence, forçant à nouveau tranquillement à la baisse les prix. 

Aujourd’hui, pour une 3e semaine consécutive dans le maïs et une 4e dans le soya, le rapport hebdomadaire à l’exportation de grains américains a proposé des ventes très intéressantes qui dépassaient les prévisions pour la nouvelle récolte (2016-17) : 

Maïs : 1,06 million de tonnes – Prévisions de 0,8 à 1,0 million de tonnes

Soya : 1,94 million de tonnes – Prévisions de 1,1 à 1,3 million de tonnes

Le blé aura cependant fait bande à part cette fois-ci, avec des ventes de 379 000 tonnes, sous les anticipations des marchés (400 000 à 600 000 tonnes).

Les chiffres du côté de la demande et des exportations reflètent ainsi toujours un intérêt grandissant avec les niveaux actuels des prix. Mais, à l’ombre de récoltes imposantes et à défaut de bien en mesure ampleur, il demeure très difficile de miser sur la fermeté de la demande pour contenir le recul des prix. Faute d’imprévus, il faudra sans aucun doute attendre après les récoltes pour miser davantage sur cette portion de l’équation du bilan d’offre et demande qui permettra ensuite d’envisager de meilleurs prix. 

Techniquement, s’il était encore possible d’entrevoir un timide début de tendance haussière dans les prix en début de semaine, celle-ci a été écartée dans les derniers jours. Il faut maintenant surveiller de très près des supports importants. S’ils sont brisés, ceci ouvre la voie à de nouveau creux inégalés depuis plusieurs mois, voire même années dans certains cas. Rappelons que dans les cas du maïs et blé, ces supports tracent une ligne très importante qui aura servi d’assise aux prix depuis la vague haussière amorcée en 2005-06. Même lors de la grave crise financière mondiale de 2008, les prix des grains n’avaient pas reculé sous ces niveaux clés.


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