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Les prix des grains sous l’emprise de la météo

24 juin 2015,

Comme plusieurs s’y attendaient avec la dernière semaine qui a vu d’importantes précipitations dans plusieurs régions clés de production aux États-Unis, les prix des grains ont débuté la semaine en force.

Selon le dernier rapport hebdomadaire sur la progression et l’état des cultures aux États-Unis publié lundi en fin de journée, Dame Nature commence à occasionner des maux de tête à plus d’un producteur américain.

Selon ce rapport, à l’exception du blé de printemps qui prend du mieux, toutes les cultures ont vu leurs conditions reculer dans l’ensemble dans la dernière semaine aux États-Unis.

Bien entendu, c’est davantage le soya qui préoccupe avec un recul pour le moins abrupt de l’état des cultures américaines. C’est sans compter également que les ensemencements tardent toujours avec un retard de 5% par rapport à la moyenne 5 ans en étant à 90% de complétée, les États du Missouri et du Kansas étant spécialement retardataire.

C’est donc près de 8,5 millions d’acres qu’il resterait à semer, pour un potentiel de 389 millions de boisseaux (10,5 millions de tonnes) de la prochaine récolte de soya qui reste encore en suspend.  Mentionnons cependant qu’il reste encore une semaine avant de pouvoir déclarer officiellement que le retard est plus qu’anormal, les ensemencements américains étant généralement complétés dans la dernière semaine de juin. 

Or, avec des conditions tout au moins plus sèches au Kansas pour la prochaine semaine, et également un peu moins humides dans la plupart des régions du Missouri à l’exception de la portion Nord, il reste encore une fenêtre intéressante pour compléter les ensemencements dans les temps.

La situation pour les cultures de blé d’hiver soulève aussi de nombreuses interrogations, comme en témoigne d’ailleurs la fermeté des prix depuis le début de la semaine. La récolte tarde dangereusement à seulement 19%, alors qu’en temps normal elle est complétée à 31%. Et, c’est sans compter qu’on rapporte de plus en plus de cas de poids spécifiques trop légers, de faible taux de protéine, et bien entendu de maladie.

Seul le marché du maïs semble avoir été plus insensible aux résultats du dernier rapport sur l’état des cultures aux États-Unis qui, pourtant, révèle une dégradation qui s’accélère.

Il est intéressant de noter toutefois que dans tous les cas, que ce soit pour le soya, le maïs ou encore le blé de printemps et d’hiver, une remise en perspective de l’état actuel des cultures à ce moment-ci de la saison par rapport aux dernières années révèle un portrait qui reste somme toute enviable. Comme quoi, ce qui préoccupe davantage les marchés est surtout la dégradation rapide des cultures, et les perspectives de météo encore fraiche et humide pour juillet.

Par contre, comme on sait, la météo peut encore rapidement changer de cap et proposer des conditions plus favorables pour juillet, laissant toujours planer un doute pour le moment que la relance très intéressante des prix depuis le début/mi-juin puisse abruptement se terminer comme c’est souvent le cas avec des « rallyes » météo.

Mais pour l’heure, il faut noter que techniquement, les prix des grains ont toujours le vent dans les voiles, avec des ruptures intéressantes des canaux baissiers des derniers mois dans plusieurs cas, spécialement celui du soya, mais aussi du blé à Chicago. Ce changement de cap est très intéressant, constructif et à surveiller, puisqu’il pourrait marqué l’atteinte de creux saisonnier définitif un peu plus tôt qu’à l’habitude, avec de meilleurs prix à l’horizon.

 

 

Reste à voir maintenant ce que les rapports clés du USDA du 30 juin prochain proposeront, à savoir moins de superficies cultivées aux États-Unis ou non (Acreage) et plus ou moins de stocks de grains aux États-Unis au 1er juin ou non (Grain Stocks).

 

 

 


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