Les prix des grains peinent toujours à prendre les devants alors que toute l’attention des marchés se porte sur l’abondance de grains disponible pour cette année, et à prévoir pour l’an prochain.
D’ici la fin de la semaine, les dernières prévisions météo proposent toujours des conditions qui devraient permettre aux producteurs américains de continuer leurs ensemencements à un bon rythme. Ceci devrait pratiquement clore ceux de maïs.
Par contre, à partir de samedi, on s’attend progressivement à une autre vague de nouvelles précipitations qui devrait ralentir la fin des semis américains. On s’attend cependant à ce que ce temps plus humide profite à l’émergence des cultures, d’autant que les températures devraient être dans à au-dessus des normales. Ces conditions laissent ainsi toujours présager de bonnes récoltes américaines, une perspective qui ne fait qu’écraser davantage à la baisse les prix, spécialement celui du soya.
Comme on sait, coup sur coup, des récoltes record ont été obtenues à l’automne dernier aux États-Unis, puis cet hiver/printemps en Amérique du Sud. Ce n’est donc pas de soya qu’il manque pour approvisionner les consommateurs, mais surtout, ce n’est pas non plus de soya qu’il devrait manquer non plus l’an prochain. En effet, avec un début de saison très rapide aux États-Unis, et de nouvelles superficies record qui pourrait être appelé à être encore plus important que prévu, il est difficile pour les marchés de mordre à quoi que ce soit pour supporter les prix du soya à Chicago.
De fait, ces derniers ont atteint de nouveaux creux dans les derniers jours. Celui de l’ancienne récolte, le juillet 15, tente actuellement de trouver un support à son creux de l’automne dernier à 9,3725 $US/boisseau. Mais, de son côté, le contrat de la prochaine récolte (novembre 15) s’enfonce maintenant à de nouveaux creux inégalés après avoir brisé une dernière barrière à 9,2775 $US/boisseau.
Rappelons qu’à l’automne dernier, le plus faible niveau atteint par le marché du soya à ce moment était de 9,04 $US/boisseaux. Or, au dire de nombreux analystes, le contexte actuel ne laisse maintenant plus beaucoup de doute à l’effet que ce creux sera testé tôt ou tard, avec un passage subséquent sous 9,00 $US/boisseau imminent si aucun imprévu ne voit le jour rapidement.
Pour sa part, le marché du maïs se veut plus hésitant, mais pas pour autant très prometteur. Jusqu’ici, tout indique que la prochaine récolte américaine recèle toujours le potentiel d’excellent rendement. Là où cependant les marchés hésitent davantage, c’est à savoir à quel point les superficies ensemencées ce printemps aux États unis seront à la hauteur de ce qui est prévu, d’autant qu’elles sont déjà en recul pour une troisième année consécutive. La production d’éthanol aux États unis montre également signe de vie après un recul important au cours des derniers mois, ajoutant une touche supplémentaire d’optimisme.
L’exception à la règle demeure le marché du blé. Depuis maintenant plusieurs semaines, le centre/sud des Plaines américaines profite d’averses abondantes. Si il n’y a pas si longtemps, elles étaient attendues avec impatience avec le temps sec de début de saison, elle menace aujourd’hui la qualité des cultures de blé d’hiver qui seront prochainement récoltées. Il faut souligner qu’au Canada et en Russie, les conditions anormalement sèches préoccupent également de plus en plus.
Profitant de ces incertitudes météo, le marché du blé sera ainsi parvenu à garder le cap, et conserver son avance établie avec son rebond de la semaine dernière. Par contre, les marchés ne se montrent pas pour autant très enthousiastes à l’idée de le porter davantage à la hausse pour le moment. Le dollar américain a définitivement repris de la vigueur dans les derniers jours, et les perspectives de meilleures exportations américaines de blé dans les prochaines semaines/mois restent encore peu prometteuses. La compétition demeure forte sur les marchés internationaux; la Russie étant notamment de retour après avoir retiré sa taxe à l’exportation qui était en vigueur depuis février dernier.
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