Nouvelle

Semaine difficile pour le marché des grains

29 janvier 2015,

Fin de mois de janvier sans grandes nouvelles pour le marché des grains qui sont entre deux eaux. D’un côté les principaux rapports clés du USDA attendus en janvier sont chose du passé. De l’autre, ce ne sera pas avant plusieurs semaines que les marchés auront d’autres chiffres plus consistent à se mettre sous la dent :

D’ici ces rapports il y aura bien entendu quelques éléments à surveiller, dont la publication de deux rapports mensuels d’offre et demande du USDA (WASDE). Ces rapports seront particulièrement à surveiller concernant  des ajustements de la consommation prévue pour cette année. Rappelons que les récoltes, qu’elles soient américaines ou dans le monde, ont atteint des niveaux record. Les prix ayant reculé de manière significative, il faudra valider si la consommation semble répondre ou non à cet incitatif, sans quoi l’abondance de grains continuera de peser lourd sur ceux-ci.

Restent les conditions météo et les récoltes sud-américaines qui continueront dans l’intérim d’offrir un support dans le marché. Par contre, depuis le début 2015, l’ensemble des marchés financiers est ébranlé par de nombreuses nouvelles économiques préoccupantes.

Les fonds spéculatifs, qui dans les dernières années se sont investis davantage dans le marché des commodités, semblent aujourd’hui beaucoup moins chauds à l’idée de le faire. Les commodités agricoles, dont les grains et viandes, n’ont pas échappé à ce phénomène et doivent aussi encaisser le coup.

 

Maïs

Le marché du maïs hésite beaucoup à la baisse présentement, mais n’y échappe pas pour autant. Les exportations américaines sont intéressantes, mais la vigueur du dollar américain préoccupe. La compétition en provenance des régions de la mer Noire, de l’Europe et de l’Amérique du Sud se fait aussi sentir. La production d’éthanol roule toujours à plein régime, sauf que les inventaires s’accumulent maintenant après avoir atteint des creux en 2014. Et, c’est sans compter que la chute du prix du pétrole (et de l’éthanol) met présentement sous pression les marges de profits des fabricants américains.

 

Techniquement, la tendance baissière amorcée en décembre reste effective. Hier, un support important a été brisé, non sans toutefois quelques hésitations. En principe, une porte est donc maintenant ouverte pour un recul vers un peu plus de 3,50 $US/boisseau, avec quelques légers supports préalables. 

 

Soya

Difficile actuellement de bien percevoir la direction que suivra le marché du soya. Il ne fait aucun doute que 2015 est à l’abondance, avec des stocks inégalés depuis une dizaine d’années aux États-Unis, et à un niveau record dans le monde. Par contre, la demande reste pour le moment très fort, malgré quelques annulations d’achat de soya américain par la Chine depuis deux semaines. Rappelons qu’il n’est pas rare de voir la Chine annuler des achats de soya américain en début d’année, alors que le pays se tourne tranquillement vers l’Amérique du Sud pour s’approvisionner.

En Amérique du Sud, les conditions météo restent toujours dans l’ensemble très favorables aux cultures. Mais, certaines régions (15% des superficies cultivées au Brésil) sont aux prises avec des conditions très sèches, et beaucoup d’attention est portée sur cette problématique. Ceci offre un support intéressant dans le marché.

On rapporte aussi une bonne demande du côté du tourteau à l’exportation depuis un peu plus d’une semaine aux États-Unis. Ceci aura contribué à offrir un support supplémentaire dans le complexe de soya.

Techniquement, la tendance reste baissière présentement pour le soya. La forte consommation demeure, semble-t-il, pour le moment incapable de renverser la pression baissière occasionné par les récoltes record de cette année, et attendu également en Amérique du Sud dans les prochaines semaines.

Le marché du tourteau aura pour sa part trouvé un bon support sur lequel s’appuyer à 325 $US la tonne courte pour bondir depuis un peu plus d’une semaine. Malgré ce rebond, la tendance baissière amorcée en décembre reste à l’ordre du jour, bien qu’elle soit mise à l’épreuve.

 

Blé

Le marché du blé reste l’enfant mal aimé des marchés, plusieurs analystes soulignant qu’avec sa chute de plus de 25% depuis son sommet de décembre, il est maintenant définitivement « survendu ». Fondamentalement, le principal élément qui blesse est la consommation qui demeure trop peu dynamique pour stimuler les prix présentement, d’autant que la compétition sur les marchés internationaux demeure forte (Europe, États-Unis, Canada…)

Certains imprévus de production (Russie, Ukraine, États-Unis) sont à surveiller de près pour les cultures de blé d’hiver. Mais ce ne sera vraiment avant le printemps que ces facteurs reviendront sous les feux de la rampe.

À la bourse, le marché du blé à Chicago est toujours dans une fâcheuse posture, écraser par une forte tendance baissière qui ne semble lâcher prise depuis décembre dernier. Il sera cependant intéressant de surveiller de près dans les prochains jours/semaines l’approche du 5,00 $US/boisseau et un éventuel passage sous ce niveau vers le creux de septembre dernier. Les marchés pourraient se montrer beaucoup moins confiants de forcer davantage à la baisse à ces niveaux, d’autant que le marché du blé est dans un contexte fortement « survendu ». Certains chartistes pourraient noter aussi la formation d’une figure de type « wedge » (en français « biseaux ») descendant. Généralement, ce type de figure est un signe qu’un renversement imminent pourrait survenir, dans ce cas-ci à la hausse.

 

Intéressé d'en savoir plus sur la mise en marché des grains? Ne manquez pas les formations qui seront données en février et mars prochain!! Pour en savoir plus: Les dix commandements de la mise en marché des grains

 

 

 

 


Partager cet article